Algérie

«Une prime de productivité serait meilleure que l'exonération» Abdellah Mohamed. Vice-président du Comité interprofessionnel avicole



-Quel a été, selon vous, l'impact de l'exonération douanière décidée l'année dernière sur l'activité avicole 'La décision, qui été prise, l'année dernière, a été bénéfique pour le secteur. Il s'agit d'une décision qui concerne des matières importées dont le prix dépend de la Bourse internationale. Si nous n'avions pas eu la chance d'avoir le soutien de l'Etat, à travers cette mesure, des dégâts considérables auraient été enregistrés au niveau de l'élevage avicole.
Cependant, bien que cela soit une décision favorable, je pense personnellement en tant que praticien de l'élevage que notre rôle, dans le comité interprofessionnel, est de tout faire pour accroître les capacités de production en viande blanche et pour que cet objectif soit concrétisé, il faudra développer l'aval en instaurant une prime d'encouragement ou de productivité. C'est beaucoup mieux que l'exonération.
-On dit que la fluctuation des prix sur le marché est due beaucoup plus aux gens étrangers au métier qui polluent l'activité avicole. Ne serait-il pas temps de s'en débarrasser '
Ce qui nous importe le plus aujourd'hui, c'est d'avoir une production conséquente sur le marché national. Cela permettra de réaliser en même temps une stabilité même partielle des prix et de l'ensemble de la filière. Ce n'est qu'après cela qu'on pourra aller vers la modernisation du coût de revient du produit et, par ricochet, celui de l'achat qui sera revu à la baisse.
-La consommation de la viande blanche est de plus en plus importante. Pensez-vous que le secteur soit en mesure de couvrir cette demande '
Effectivement, la viande blanche est aujourd'hui de plus en plus consommée et demandée sur le marché, du fait, entre autres, qu'elle ne contient pas de cholestérol. Pour couvrir cette demande, il faudra qu'on arrive à une production conséquente et stable. Pour y parvenir, le soutien à l'éleveur devient une nécessité. Si ce dernier ne s'en sort pas et ne couvre pas son prix de revient, c'est la faillite. C'est la raison pour laquelle nous appelons à l'instauration d'une mesure d'encouragement.
-Comment concevez-vous cette mesure '
Il faudrait d'abord développer et élargir le réseau de froid négatif (chambres froides de stockage) au niveau des abattoirs pour contenir l'afflux de production qui pourrait y avoir. Même le privé devrait profiter de la disponibilité des crédits bancaires pour s'impliquer dans ces opérations de réalisation de chambres froides. La prime, que nous proposons, doit être conclue entre l'éleveur producteur de poulet et l'abattoir, le dernier maillon de la chaîne qui reçoit le produit pour le mettre sur le marché.


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