Algérie

Une prière pour une Libye meilleure'


Une prière pour une Libye meilleure'
Bien qu'El Gueddafi ne soit plus là, le nouveau régime peine à  asseoir son autorité sur un immense territoire où le tribalisme s'est révélé àªtre le plus grand défi à  résoudre. En effet, il ne se passe pratiquement pas un jour sans qu'un accrochage meurtrier ne soit signalé dans les quatre coins de la Libye entre les éléments des tribus rivales. Le fait est que, malgré les promesses du CNT de Abdeljalil d'assurer la sécurité des gens, les armes lourdes sont encore à  la portée de tout le monde.  Les différends entre groupes sociaux et parfois entre personnes se règlent, hélas, à  coups de kalachnikov. Une année après le prometteur soulèvement contre la dictature d'El Gueddafi, les Libyens, sous la férule du CNT, semblent, eux aussi, avoir perdu la boussole. Le nouveau gouvernement dirigé par Abderrahim El Kib peine lui aussi à  régler l'épineux problème de la dissémination des armes. Les images retransmises par les chaînes de télévision, montrant des civils armés régler la circulation, inquiètent plus qu'elles ne rassurent. Rien n'est vraiment fait ou si peu pour restaurer l'ordre dans un pays ouvert aux quatre vents. Les ex-rebelles (thowar), qui ont combattu El Gueddafi, se donnent désormais tous les droits au nom d'une «légitimité révolutionnaire». Après avoir abattu leur ex-guide le 20 octobre 2011, ces derniers n'ont pas rendu leurs armes. Ils ses sont transformés en miliciens, qui agissent en «redresseurs des torts» s'offrant des pouvoirs de police et de l'armée. «Ils ont pris les armes pour se libérer du joug de la dictature. Mais quand ils ont obtenu la liberté, ils n'ont pas lâché les armes», déplore Issam, un journaliste tripolitain cité par l'AFP.    Hafedh Al Ghwell, un conseiller à  la Banque mondiale, pense que ces milices ont développé des «intérêts qu'elles refusent d'abandonner», dans un rapport récent. Ayant puisé dans l'arsenal hérité de l'ancien régime, les milices sont très armées et n'hésitent pas à  sortir l'artillerie lourde au moindre conflit d'intérêt, faisant à  chaque fois des victimes.   Et «l'ordre» que font régner ces thowars est loin de rassurer les Libyens et les voisins immédiat de ce pays. Pour cause, ce pays dépourvu d'Etat et d'institutions est devenu un cadavre encerclé pour ceux qui voudraient le transformer en poudrière. La nébuleuse Al Qaîda ne se fera pas prier pour planter son étendard dans ce pays stratégique près du Sahel et du Maghreb et même de l'Europe. Le pétrole libyen qui chatouille les narines des dirigeants occidentaux est aussi un motif d'inquiétude, surtout dans un contexte marqué par la crise économique et énergétique. Après avoir détruit l'infrastructure du pays, les pays atlantistes voudraient se réserver la part du lion dans la reconstruction et, pourquoi pas, la réorientation stratégique de la Libye. Le fait que le Conseil national de transition (CNT) au pouvoir a du mal à  tenir parole en organisant les élections, autorise toutes les possibilités. Preuve en est, les nombreuses manifestations contre le ce conseil accusé de vouloir «voler la révolution».
En attendant les élections promises pour le mois de juin prochain, les Libyens vivent la peur au ventre. Maigre consolation : le nouveau régime a élaboré une loi électorale qui donne un rôle privilégié à  la femme et aux jeunes. Pour autant, le cœur n'est pas encore à  la liesse d'une célébration festive. Ce vendredi, premier anniversaire de la révolution, sera juste un jour de prière pour les Libyens. Une prière pour une Libye meilleure..

 
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