Le Premier ministre lors de son intervention à la Télévision nationaleAbdelmalek Sellal a distillé durant 50 minutes sa médication pour les problèmes auxquels est confronté le pays lors de son passage à l'émission Hiwar Esaâ (débat de l'heure) de l'Entv.Il était temps. Il y avait trop de déchets nocifs dans les propos, trop de cacophonie. Il fallait rendre audible le message de l'Etat. Le Premier ministre sort la grosse artillerie et descend dans l'arène médiatique pour recadrer les débats. Abdelmalek Sellal a distillé durant 50 minutes sa médication pour les problèmes auxquels est confronté le pays lors de son passage à l'émission Hiwar Esaâ (débat de l'heure) de l'Entv. Le premier message il l'a réservé à la jeunesse et l'emploi. Consolant, serein et rassurant, le Premier ministre a tranquillisé les citoyens que le gouvernement n'a aucune intention de revenir sur les recrutements dans les secteurs de l'Education nationale, de la santé ou de l'enseignement supérieur. «Les quelques restrictions concerneront des secteurs qui n'ont pas de relations avec l'aspect social.» Plus rassurant,M.Sellal n'a pas manqué d'annoncer une bonne nouvelle à la jeunesse de l'Algérie qu'il place au coeur de la stratégie de son gouvernement.«Les crédits pour la création d'entreprise dans le cadre de l'Ansej seront renforcés davantage». Explicité avec un langage très accessible, M.Sellal a bien pesé la sémantique de ses propos quand il affirme que «le gouvernement n'est pas en train dappliquer une politique d'austérité mais une démarche de maîtrise des dépenses». Pour cette sortie médiatique, le Premier ministre, a pris le soin de rappeler certaines vérités au sujet de la crise pétrolière qui, selon lui, durera dans le temps «pour des raisons d'abord liées à l'offre et à la demande ensuite à des question de géostratégie». Il affirme que cette situation n'est pas une surprise pour son Exécutif qui, «dès les premiers signes de perturbation du marché pétrolier a élaboré plusieurs scénarii et étude prospectives». C'est ce qui a amené le gouvernement à limiter certaines dépenses non urgentes dans certains secteurs comme le rail et le tram. «Nous ne reculerons pas au plan social, nous avons des réserves de changes qui nous permettent de tenir trois à quatre ans.» Mais il insiste, il souligne et rassure que les investissements entamés dans le cadre du logement, toutes catégories confondues ne seront pas touchés, de même que les subventions de l'eau, du lait, de l'électricité et tous les autres acquis sociaux seront préservés. Le Premier ministre a recadré ainsi les choses après un semblant d'affolement provoqué par le ministre des Finances. «A l'avenir, le citoyen paiera ce qu'il doit payer dans un hôpital public (en contrepartie de ses soins) ou bien son loyer pour le logement public (...). Chacun doit assumer ses responsabilités», a souligné mardi dernier, le ministre des Finances, Mohamed Djellab, lors d'une audition devant la commission des affaires économiques et financières au Conseil de la nation. Des propos très mal venus puisqu'ils tranchent avec l'attitude rassurante et préventive adoptée jusque-là par le gouvernement. Dans sa prestation d'hier, le Premier ministre a annoncé également l'ouverture d'un chantier immense destiné essentiellement aux entreprises algériennes publiques et privées sans distinction. Pour le patron de l'Exécutif, c'est une conviction: seul l'investissement productif peut nous sauver de ce creux énergétique. C'est dans cette perspective qu'il annonce un retour de l'Algérie vers le marché africain. Finalement, l'Algérie se dotera d'une stratégie, d'un projet et d'une vision pour ce marché immense. Aussi a-t-il annoncé la tenue dans les prochaines semaines «d'un congrès économique à Alger pour les pays africains». Avis donc aux entreprises algériennes qui, à en croire le Premier ministre, seront dotées de toutes les facilités pour investir et exporter.L'intervention du Premier ministre est un signal clair signifiant qu'on privilégie la méthode douce au lieu de l'affrontement.«Nous sommes un gouvernement de dialogue et un dialogue permanent», a-t-il dit avant d'aborder l'épineux dossier du gaz de schiste. A ce niveau également, il a été rassurant et a insisté sur le fait que «l'exploitation du gaz de schiste n'est pas dans l'agenda du gouvernement». Il rappelle et précise que «l'Algérie est loin de maîtriser les techniques de forage moderne. Nous avons foré deux puits et dès que le second puits sera terminé nous stopperons toute cette opération en attendant les premiers résultats qui ne seront pas connus avant quatre ans». En d'autre termes, le Premier ministre vient d'accéder là à la demande des citoyens de In Salah, à savoir stopper les forages. Cela étant, si exploitation, il y a, elle ne sera entamée qu'à partir de 2022. Le gaz de schiste dont les réserves sont estimées, exagérément, à plus de 20.000 milliards (vingt mille milliards) de mètres cubes par l'Advanced resources international (ARI) dans le cadre d'un rapport établi à l'échelle mondiale pour le compte de l'US Energy information administration (EIA).Ce rapport, publié en juin 2013, classe l'Algérie à la 4e place dans le monde après les USA, la Chine et l'Argentine. La crainte des populations est légitime et fondée. Elle concerne des craintes sur l'environnement, notamment la pollution de la nappe phréatique et de la nappe albienne. Sur ce registre aussi, M.Sellal a rassuré les citoyens du Sud qu'il est le premier à s'inquitéter sur cette question environnementale. «Rassurez-vous, rassurez-vous, rassurez -vous» a clamé parfois, le Premier ministre à l'endroit des citoyens du Sud. Sera-t-il entendu'
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Posté Le : 22/01/2015
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : Brahim TAKHEROUBT
Source : www.lexpressiondz.com