Algérie

Une présidentielle à haut risque en Côte d'Ivoire



L'ancien chef d'Etat Laurent Gbagbo, qui ne s'était pas exprimé publiquement depuis son arrestation en 2011, est sorti de sa réserve jeudi, à l'avant-veille de la présidentielle en Côte d'Ivoire, pour appeler au dialogue, alors que beaucoup d'Ivoiriens redoutent de nouvelles violences autour du scrutin. Le convoi du secrétaire général de la présidence ivoirienne, Patrick Achi, un des directeurs de campagne d'Alassane Ouattara, a été mitraillé jeudi soir près d'Agbaou (150 km au nord d'Abidjan), sans qu'il y ait de blessés. Le président Alassane Ouattara brigue un troisième mandat controversé face à une opposition qui a appelé à la "désobéissance civile". Depuis trois mois, violences et affrontements intercommunautaires ont fait une trentaine de morts. "Ce qui nous attend, c'est la catastrophe. C'est pour cela que je parle. Pour qu'on sache que je ne suis pas d'accord pour aller pieds et poings liés à la catastrophe.Il faut discuter", a déclaré M. Gbagbo sur TV5 Monde, depuis la Belgique où il attend un éventuel procès en appel devant la Cour pénale internationale (CPI), après son acquittement en première instance de crimes contre l'humanité. "Discutez ! Négociez ! Parlez ensemble ! Il est toujours temps de le faire (...). Je suis résolument du côté de l'opposition. Je dis, vu mon expérience, qu'il faut négocier", a insisté l'ancien président. La colère, "je la comprends et je la partage". "Pourquoi veut-on faire un troisième mandat ' Il faut qu'on respecte ce qu'on écrit, ce qu'on dit (...) Si on écrit une chose et qu'on fait une autre, on assiste à ce qui arrive aujourd'hui", a estimé M. Gbagbo, 75 ans, à propos de son ancien adversaire, Alassane Ouattara. La Constitution ivoirienne n'autorise que deux mandats présidentiels, mais, selon Alassane Ouattara, l'adoption d'une nouvelle Constitution en 2016 a remis le compteur à zéro, ce que conteste farouchement l'opposition.
De nombreux Ivoiriens craignent une nouvelle crise majeure, dix ans après la crise post-électorale issue de la présidentielle de 2010 qui avait fait 3 000 morts dans ce pays d'Afrique de l'Ouest, de 25 millions d'habitants et qui compte une soixantaine d'ethnies.
R. I./Agences


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