Algérie

UNE PREMIERE EVALUATION PREVUE CETTE ANNEE Le dispositif anti-blanchiment à l'épreuve



Le dispositif anti-blanchiment d'argent mis en place au niveau desbanques commerciales algériennes fera l'objet, au cours de cette année 2007,d'une première évaluation par la commission bancaire. C'est ce qu'a indiqué,jeudi, le gouverneur de la Banque d'Algérie, M. Mohamed Laksaci, lors d'unerencontre au siège de la Banque centrale avec les PDG des banques publiques etprivées, en présence du président du Groupe Afrique du Nord et Moyen-Orientauprès du Groupe d'action financière internationale (GAFI), M. Jean-PierreMichau.L'opération de contrôle de ce dispositif de lutte contre le blanchimentde l'»argent sale» intervient, pour rappel, deux années après la promulgationde la loi relative à la lutte contre le blanchiment d'argent et le financementdu terrorisme, le 6 février 2005.La loi algérienne, rappelle-t-on, définit le blanchiment comme «tout actede conversion ou de transfert de biens dont l'auteur sait qu'ils sont leproduit d'un crime, dans le but de dissimuler ou de déguiser l'origine illicitede ces biens». L'opération fait également suite à la promulgation desrèglements du Conseil de la monnaie et du crédit (CMC) pour la mise en placed'un dispositif opérationnel de prévention et de lutte contre ces deux crimesfinanciers au niveau des établissements bancaires et financiers.Avant de lancer cette opération de contrôle du dispositif, la Commissionbancaire avait envoyé un questionnaire à tous les assujettis (banques et autresétablissements financiers) en vue d'une évaluation préliminaire du dispositifanti-blanchiment mis en place dans chacune des banques. L'évaluationpréliminaire de la mise en place opérationnelle révèle, selon M. Laksaci des«disparités et des manques qu'il faudra rapidement combler», en soulignant queles efforts attendus des banques et autres établissements financiers assujettisau dispositif anti-blanchiment nécessitaient une «pleine mobilisation».Selon le gouverneur de la Banque d'Algérie, les règlements du CMC en lamatière sont «actuellement exécutoires et les banques sont responsables de leurbonne mise en place». Ils constituent, a-t-il ajouté, des remparts extrêmementimportants contre les risques de déviance dans le fonctionnement et contre lesrisques d'abus financiers à travers le secteur bancaire.»M. Laksaci a précisé à ce propos qu'une formation des inspecteurs de laBanque d'Algérie dans le domaine de la lutte contre le blanchiment d'argent aété menée avec l'assistance technique de la Banque mondiale, de la Banque deFrance et d'autres banques centrales étrangères. Le gouverneur de la Banqued'Algérie a fait remarquer qu'à travers le monde, «les abus et crimesfinanciers sont le plus souvent commis à travers le système bancaire du fait dela multitude et de l'ampleur des flux des mouvements financiers» qui lecaractérisent. De son côté, le représentant du Groupe d'action financièreinternationale (GAFI), un organisme créé en 1989 à l'initiative de la France etdes Etats-Unis pour lutter contre les crimes financiers, a pour sa part,expliqué les «techniques» le plus souvent utilisées pour le blanchimentd'argent et a présenté quelques «pistes» pour juguler ce crime. Selon sesexplications, l'acte de blanchiment d'argent passe par plusieurs étapes. Lapremière est l'entrée de l'argent du crime dans les circuits financiers àtravers l'émission des chèques et les ordres de virement, suivie par celle de«l'empilage», qui est la dissimulation des sources de cet argent par le biaisdes opérations de conversion et de déplacements de fonds, avant d'aboutir à«l'intégration» qui est le recyclage de l'argent dans les circuits économiques(immobilier, produits de luxe...). Selon la même source, le montant de l'argentblanchi dans le monde oscille entre 600 et 1.800 milliards de dollars par an.Quant aux «piliers» de la lutte contre le blanchiment d'argent tels quepréconisés par le GAFI (dont l'Algérie est membre), ils reposent surl'incrimination de ce délit dans la législation d'un pays, la coopération avecles établissements bancaires et financiers et d'autres corporations (notaires,agences immobilières...), la création d'un organisme national spécialisé dansla lutte contre ce crime et enfin, la coopération internationale.Pour M. Jean-Pierre Michau, qui est également conseiller du gouverneur dela Banque centrale de France, l'application des recommandations du GAFI dansles pays en développement rencontre des difficultés du fait notamment quel'économie de cette catégorie de pays est souvent «en cash, informelle etmarquée par un manque d'investissements». Il a également avancé que le GAFIopère, dans les pays membres, des exercices d'évaluation des dispositifs delutte contre le blanchiment d'argent.Selon le calendrier établi par le groupe Afrique du Nord et Moyen-Orientdont le siège se trouve à Bahreïn, cette évaluation va être menée en Algérie àla fin 2008.


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