Algérie

Une pratique qui se généralise FERMETURE DES COMMERCES PENDANT ET APRÈS LES FÊTES



Une pratique qui se généralise                                    FERMETURE DES COMMERCES PENDANT ET APRÈS LES FÊTES
C'est devenu maintenant, une très fâcheuse habitude. A chaque fête de l'Aïd, de nombreux commerçants foulent aux pieds la réglementation en vigueur, décidant, de leur propre chef, de prendre un congé prolongé qui dure, parfois, plusieurs jours avant de reprendre leurs activités. Prétextant l'absence de leurs ouvriers partis, disent-ils, pour célébrer avec leurs familles la fête de l'Aïd, certains n'ont pas hésité à baisser rideau un ou deux jours plus tôt, abandonnant à leur sort leurs fidèles clients.
Si la fermeture des boutiques de prêt-à-porter ne semble pas poser problème, la défection des boulangers a, par contre, perturbé sérieusement les citoyens, notamment dans les villes et les quartiers populaires. Malgré les assurances données par l'Union générale des commerçants et artisans algériens qui avaient pourtant sommé les boulangers d'ouvrir durant l'Aïd, nombreux sont ceux qui ont fait la sourde oreille, en n'honorant pas leur mission. Profitant de l'absence de contrôle et sachant qu'ils n'encourent aucune sanction, d'aucuns n'ont même pas pris la peine d'en informer leurs clients. Ceux qui ont respecté la consigne n'ont pas chômé, eux, et ont dû redoubler d'efforts et de patience pour satisfaire tout le monde. Débordés, certains ont eu du mal à assurer l'ordre et contenir toute cette foule de gens massés devant la boulangerie et qui attendent, parfois, depuis des heures pour être servis.
C'est les cas de cette boulangerie de l'avenue Pasteur qui a été assaillie par des centaines de clients parce qu'elle est la seule à avoir ouvert ses portes dans le quartier pendant l'Aïd. Mais c'est durant les journées de mardi et de vendredi que l'on a enregistré des files interminables devant les rares boulangeries restées ouvertes. Pour servir tout le monde, des boulangers ont été obligés de limiter la commande à cinq pains par personne, mesure qui a fait réagir, aussitôt, les pères de familles nombreuses qui, habituellement, achètent huit à dix baguettes. D'autres proposent aux clients du pain cuit la veille, une pratique devenue, hélas, courante faute de mesures dissuasives. Que dire alors des marchands des fruits et légumes, sinon que beaucoup d'entre eux ont deserté les marchés et ne reprendront que plusieurs jours après l'Aïd. Les marchands ambulants sont, fort heureusement, présents partout, mais les prix qu'ils pratiquent à l'occasion des jours fériés sont déloyaux et pénalisent les ménages à faible revenu. Il est temps de se pencher sur tous ces problèmes et leur trouver des solutions justes et durables. L'Ugcaa ne peut pas à elle seule les régler. Il y a aussi et surtout, le ministère du Commerce et ses services qui peuvent beaucoup faire pour peu que la direction du contrôle des prix et ses milliers d'agents ne restent pas cloîtrés dans leurs bureaux et décident une bonne fois pour toutes d'en finir avec cette rengaine qui a pris de l'ampleur et risque de pourrir la vie de tout le monde.


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