Au Japon, le débat fait rage à propos du street-art, cet art éphémère qui fleurit un peu partout sur les murs des différentes villes du monde. A Tokyo, il y a quelques jours, on a découvert, peinte sur une porte métallique, une petite souris portant un parapluie.Cette ?uvre pourrait bien être celle de Banksy, le street-artist le plus côté sur le marché de l'art mondial, le plus provocateur également. En octobre dernier, l'artiste avait en effet organisé l'autodestruction d'une de ses oeuvres alors qu'elle venait d'être acquise lors d'une vente aux enchères. Au Japon, le moindre graffiti peut valoir à son auteur plusieurs jours de garde à vue. Voire, en cas de récidive aggravée, un séjour en prison. Sur les réseaux sociaux, ces jours-ci, les partisans d'une telle sévérité se défoulent contre l'art urbain, qu'ils réduisent à du vandalisme.
Mais beaucoup de Japonais sont plus nuancés. «Le street-art, c'est de l'art à part entière. Dans les rues de New York, par exemple, on voit des choses magnifiques ! Cela dit, taguer son nom n'importe où, ça, selon moi, c'est du narcissisme et du vandalisme», tempère cette femme au foyer. L'an dernier, des graffitis ont été retrouvés sur des édifices historiques. Cela met ce retraité en colère, d'autant que ces graffitis étaient souvent politiques : critiques envers le passé guerrier et nationaliste japonais : «Ces touristes chinois ou coréens qui osent souiller notre patrimoine avec leurs graffitis anti-japonais, c'est insupportable ! Il faut être très sévère avec eux».
La petite souris découverte à Tokyo va être expertisée pour savoir si son auteur est ou non anksy. Mais pour cet octogénaire, peu importe le résultat de ces analyses. «C'est très bien, tout ce débat sur le street-art. Ça va élargir l'horizon culturel de tous les Japonais qui ne valorisent que la culture classique, et qui ont donc une vision étriquée de l'art.»
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Posté Le : 24/01/2019
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : RFI
Source : www.lnr-dz.com