Algérie

Une poignée de dinars gagnés au Souk Ellil pour survivre



Une poignée de dinars gagnés au Souk Ellil pour survivre
Les nouveaux espaces de commerce, notamment les souks et les marchés populaires d'Annaba, sont actuellement en train de s'élargir, défigurant le vrai visage de la ville qui avant était la coquette de l'est du pays.
Selon toute vraisemblance, il faut réellement voir pour y croire au niveau de ces espaces perdus où une bonne partie de la population, pauvre majoritairement, arrive à trouver ses comptes particulièrement à la recherche d'un exotisme local et à des prix cléments. Quoi qu'il en soit, ces nouveaux espaces de commerce sont en train, selon toute évidence, de prendre des proportions alarmantes, dénaturant ainsi le paysage de la ville d'Annaba . En effet, les souks les plus fréquentés et les plus connus par la population annabie sont ceux de la place d'Armes et d'El Hattab, connu sous l'appellation d'El Marssis, qui ouvrent tous les jours à 7 heures pour fermer à 18 heures. Dans ce cadre, on constate que bon nombre de personnes venant des quatre coins de la wilaya se réunissent dans ces endroits précis chaque jour pour faire le tour du souk sans se lasser dans le seul but de chercher une bonne affaire ou une bonne occasion à moitié prix et moins chère qu'ailleurs. Or, ici, tout se vend et cela oblige une certaine catégorie de personnes habituées à première vue à se faire un devoir d'y faire presque à chaque fois une tournée pour saisir une excellente affaire. Par ailleurs, sur un bout de toile cirée ou carrément sur un morceau de journal, la marchandise est exposée. A titre d'exemple, de vieilles chaussures, des postes-radios d'un autre âge, de vieux lustres, des pièces de rechange indescriptibles et plusieurs autres objets sont étalés également sur le sol. A ce sujet, il faut relever que la clientèle, à première vue, semble sure de ce qu'elle cherche et applique ainsi ses méthodes d'approche, farfouillant et auscultant de près la marchandise présentée. Une fois ce rituel achevé, elle demande alors le prix de telle ou telle chose : «Ya khouya, on veut surtout savoir l'origine de l'objet». Une question qu'on pose un peu partout dans ces souks où des personnes victimes de cambriolages entament leurs premières investigations pour trouver parfois leurs objets dérobés parmi la marchandise à vendre. Quelques revendeurs interrogés nous ont fait savoir qu'ils viennent ici pour tomber sur de bonnes occasions. «Nous, nous sommes spécialisés dans la vente des vieux meubles ; il vaut mieux acheter ici une table d'occasion à 1.700 DA que d'aller la chercher ailleurs pour le triple de son prix !» Il faut ajouter à cela que le marché aux puces représente un vrai pôle d'affaires comme les produits électroménagers, les vieux ordinateurs, les machines à écrire ou à coudre. On peut facilement se procurer chez de jeunes gens une vieille chemise de marque pour moins de 300 DA, le tout est de savoir choisir et marchander. Devant cet état de fait, à savoir la crise et la misère dans lesquelles vit une bonne partie de la population annabie, les nécessiteux sont poussés à s'habiller, voire se couvrir la peau avec de vieux vêtements. Il convient d'indiquer que ces lieux sont fréquentés par des pickpockets qui n'hésiteront pas à passer à l'action. Les gens soupçonnent les objets proposés comme les appareils électroménagers, les modulateurs' Au niveau de ces souks, qu'on appelle communément dlala, on trouve des jeunes et des moins jeunes qui vendent tout ce qui leur tombe entre les mains pour survivre. Les deux tiers des consommateurs algériens s'approvisionnent au niveau de ces marchés informels. Les bas prix des produits constitués essentiellement de produits importés (autour de 80 %) sont le véritable facteur de la réussite de ces espaces dont le nombre global a atteint 1.500 à l'échelle nationale. Ce phénomène génère beaucoup de transactions au détriment du Trésor public. D'après nos estimations, l'Etat a perdu en 2009 plus de 250 milliards de dinars en matière de recouvrement d'impôts. Le ministère du Commerce évalue ce chiffre à 55 milliards de dinars. La Direction régionale du commerce, qui couvre, outre la wilaya d'Annaba, celles de Khenchela, Souk Ahras, Oum El Bouaghi, Tébessa, Skikda, El Tarf, Guelma et Annaba, avait enregistré sept milliards de dinars en ventes et achats de marchandises sans facture. Soulignons enfin qu'il faut éviter de provoquer ces jeunes qui sont dans l'informel. Il faut beaucoup plus leur trouver une solutions que les réprimer.'Pour cela, il faut communiquer avec eux. Souvent lorsqu'on leur demande pourquoi ne pas créer une petite entreprise, ils ignorent comment s'y prendre à cause d'un manque de communication. Les pouvoirs publics dépensent, certes, beaucoup d'argent, mais ils communiquent très mal avec la société civile. Il convient de signaler, enfin, que de l'autre coté d'El Hattab, il existe le marché de la friperie qui est pris par une autre catégorie d'individus qui se sont spécialisés dans la vente de vêtements d'occasion.'Ce marché comme celui de la cité de la Plaine Ouest, deuxième lieu de la friperie à Annaba, est inondé de fringues de toutes sortes : jeans, pantalons, vestes, robes, chaussures et autres articles proposés à une certaine catégorie de clients.


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