Photo : Sahel
Par Amel Bouakba
Alger, à l'instar des autres villes algériennes, se dégrade à vu d''il. Des commerces de tous genres non conformes prolifèrent au milieu des agglomérations. Face au laxisme des autorités locales, ce genre de situations est devenu, aujourd'hui, monnaie courante. Des marchés, des stations de lavage, des fast-foods, des unités industrielles ' sont installés, à proximité des habitations, causant des nuisances sonores, une atteinte à l'environnement et de multiples ennuis aux riverain,s notamment sur le plan de la santé. Au niveau de l'hygiène, c'est loin d'être agréable : amoncellement de déchets, de détritus, odeurs nauséabondes, émissions de poussières et de fumées ' la liste des désagréments est longue et inépuisable. D'odeurs incommodantes, en passant par différentes formes de pollution, les cinq sens peuvent être touchés par des troubles qui n'en finissent pas. Ce genre de situations empêche littéralement les gens de jouir paisiblement de moments de calme. C'est le calvaire, à n'importe quelle heure de la journée ou de la nuit. Un exemple récent illustre bel et bien la prolifération et les désagréments des commerces nuisibles. Ces derniers jours, ce sont des habitants du quartier Hai Bensmir, dans la commune de Aïn Turk, dans la wilaya d'Oran, qui se sont élevés contre des activités commerciales préjudiciables. Ainsi, plusieurs dizaines d'habitants ont signé une pétition appelant à l'intervention urgente du chef de l'Exécutif local pour mettre un terme aux dommages causés par les commerçants de matériaux de construction qui foisonnent. Malgré l'instruction du wali d'Oran, portant interdiction de tout étalage de matériaux de construction sur la bande longeant l'autoroute reliant Aïn El Turck aux Andalouses, une trentaine de commerçants activent sans cahiers des charges en plein milieu du tissu urbain de façon informelle. Ces pseudos commerçants qui ne disposent même pas d'entrepôt occupent les lieux, entassant à même les trottoirs et contre les murs des voisins des matériaux de construction tels que les briques, le parpaing, le fer à béton, les sacs de ciment' Ils envahissent les ruelles desservant le quartier s'adonnant à la vente des matériaux de construction, en porte-à-faux avec les normes environnementales et de sécurité, et entraînant des préjudices aux populations environnantes, comme notamment les nuisances sonores, les émanations de poussières, le trafic incessant des poids lourds.Le voisinage dénonce les troubles provoqués par ces activités, dont «le bruit assourdissant causé de jour comme de nuit par le va-et-vient permanent des camions de gros tonnage et autres engins lors du chargement et déchargement des matériaux». La tolérance de ces nuisances est mise à rude épreuve. Face aux atteintes récurrentes à l'environnement et aux incessantes dégradations du cadre de vie des Algériens, beaucoup se demandent ce que fait la police de l'urbanisme et de la protection de l'environnement (PUPE) instaurée depuis quelques années déjà. Bien que visiblement très peu présente sur le terrain, cette structure affirme pourtant sévir. Elle en veut pour preuve le bilan dressé récemment pour l'année 2011. Une année durant laquelle plus de 34 472 infractions liées à des agressions contre l'environnement et l'urbanisme ont été enregistrées. «Les infractions constatées ont donné lieu à la rédaction de 25 298 rapports transmis aux autorités locales ou à la justice», a dernièrement déclaré le sous-directeur de la direction de la sécurité publique au niveau de la Sûreté nationale, Madjid Saâd. Il a rappelé que la PUPE, qui dépend de la direction de la sécurité publique de la Sûreté nationale agit en étroite coordination avec les services techniques spécialisés des APC et des wilayas, pour la lutte contre toutes les formes d'atteinte à l'hygiène publique, à l'environnement et à l'urbanisme. Ainsi, «ses éléments interviennent sur le terrain à leur initiative, en collaboration avec les autorités locales territorialement compétentes ou sur requête des citoyens, constatent les infractions et informent, suivant les cas, les services techniques des APC, la wilaya ou la justice qui sont habilités à prendre les décisions qui s'imposent».Toutefois relève le PUPE, les autorités locales font preuve de laisser-aller dans ce domaine. Aujourd'hui, la police de l'urbanisme et de la protection de l'environnement semble avoir beaucoup de mal à maîtriser la situation. La plupart des villes souffrent de la présence de constructions illicites et leurs habitants se plaignent des nuisances provenant des marchés parallèles et du manque d'hygiène publique. De plus en plus de commerces sont implantés au milieu d'habitations, sur des terrains vagues et surtout dans des lieux incommodes et dangereux. Selon, M. Saâdi, «les citoyens ne connaissent pas la véritable mission de la PUPE et parfois, ils ignorent même son existence». «On nous reproche notre passivité face à la prolifération des commerces non conformes et aux atteintes à l'environnement et à l'urbanisme, or la responsabilité incombe aux autorités locales», dit-il. Ainsi, c'est leur laxisme qui «empêche d'aller vers une plus grande rigueur dans l'application stricte des normes environnementales et urbanistiques telles que définies dans les lois en vigueur». Pour rappel, le ministre du Commerce, Mustapha Benbada, a annoncé tout récemment la mise en place d'un projet de décret portant modification de certaines des dispositions du décret exécutif n°09-182 du 12 mai 2009 fixant les conditions et modalités d'implantation et d'aménagement des espaces commerciaux et d'exercice de certaines activités commerciales.
-
Votre commentaire
Votre commentaire s'affichera sur cette page après validation par l'administrateur.
Ceci n'est en aucun cas un formulaire à l'adresse du sujet évoqué,
mais juste un espace d'opinion et d'échange d'idées dans le respect.
Posté Le : 20/03/2012
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : A B
Source : www.latribune-online.com