Algérie

Une plateforme et des divergences



Une plateforme et des divergences
C'est ainsi que des historiens ont présenté, hier, leur lecture de la plate forme de ce congrès, au forum du journal Echaâb. Le chercheur en histoire Amar Rekhila, enseignant de sciences politiques à l'Université d'Alger, a précisé que le congrès de la Soummam était en réalité une réunion. « La plate-forme n'a pas été débattue et publiée malgré les réservations de quelques dirigeants et l'absence des représentants de la wilaya 1 et de la Fédération du FLN en France. Seul Larbi Ben M'hidi représentait la Wilaya 5 avec une procuration d'El Hadj Ben Ali qui s'est retiré plus tard. Le congrès de la Soummam reflétait un équilibre des forces très fragile », a-t-il précisé. Un point de vue que ne partage pas le Dr Mohamed Aroua, historien. « Le congrès de la Soummam a renforcé la révolution et contribué à l'organisation et l'unification de son action. Son rôle est très positif puisqu'il a permis l'organisation des Wilayas et la création de la Wilaya 6, qui s'étendait de Bir Ghbalou jusqu'au Mali », a-t-il rappelé. Et au professeur Rekhila de répondre : « On va bientôt fêter le 60e anniversaire de la Révolution du 1er Novembre, on est en face de deux générations, je plaide pour que les moudjahidine et les chercheurs sortent de leur réserve. » Car pour lui, la plateforme issue de cette « rencontre » n'était pas neutre puisqu'elle a adopté un nouveau langage dans la rédaction et négligé le mouvement national et son rôle dans la Révolution. Reste que pour lui, le congrès de la Soummam a permis à la cause algérienne d'arriver aux Nations unies et d'arracher 28 voix de soutien. Il a également soutenu qu'il a concrétisé la nature populaire de la guerre de Libération et « n'a pas fait de discrimination entre les partisans du FLN et les citoyens neutres ». La plate-forme du congrès de la Soummam n'était donc pas consensuelle ' L'historien et journaliste Mohamed Abbas a estimé que le congrès a mis en place les grandes lignes de la guerre de Libération à partir du 20 août 1956. Il a été organisé principalement par Abane Ramdane mais il y avait des divergences avec ceux qui ne s'y sont pas présentés. Selon l'historien, Abane Ramdane a envoyé une première lettre le 6 janvier 1956, annonçant l'élaboration d'une plateforme politique pour débat. « Il a adressé un autre message le 20 janvier 1956 pour la mise en place d'un comité de travail dont étaient membres Amar Ouzeguene, Boualem Moussaoui, Abderrazek Bouchentouf. Mais selon les témoignages, l'un des fondements de la plateforme du congrès est la primauté du politique sur le militaire et de l'intérieur sur l'extérieur. Dans un autre message, le 14 mai 1956, Abane Ramdane a annoncé que la plateforme a été finalisée et sera envoyée à tous les dirigeants. Mais Benyoucef Benkhedda a témoigné n'avoir jamais reçu une copie. En outre, la délégation de la Fédération du FLN en France n'a reçu la copie qu'au mois d'octobre et qui a été publié malgré les réserves de ses représentants », a rapporté l'historien. Autre point : la plate-forme du congrès de la Soummam n'a pas été inspirée de la charte du 1er Novembre et a exclu indirectement les dirigeants modérés, à l'exemple de Ferhat Abbas, « à cause des divergences sur le pouvoir », a signalé Mohamed Abbas.




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