Algérie

Une perte sèche de 40 milliards de DA par an


Une perte sèche de 40 milliards de DA par an
Les documents ne sont pas raturés et le mauvais suivi des versements de pension apparaît clairement. Il n'est pas besoin d'être expert à la Cour des comptes pour détecter le préjudice financier annuellement enregistré par la Caisse nationale de retraite (CNR). S'élevant globalement à plus de 40 milliards DA/an, il ne cesse d'augmenter chaque mois un peu plus.Ainsi donc se poursuit au siège de la direction générale de la CNR une fuite en avant. Elle consiste à répercuter d'une année sur l'autre le versement des pensions indues qualifiées de «trop perçu». Ces documents sont des relevés où, méthodiquement, est recensé par agence le dit trop perçu. Etablis par la direction générale, ces relevés sont édifiants. L'augmentation du trop-perçu arrêté mensuellement demeure nettement plus importante que le montant recouvré. Ce que d'ailleurs confirment les statistiques de cette l'institution du ministère du Travail, de l'Emploi et de la Sécurité sociale. Des chiffres en constante hausse qu'à aucun moment, les responsables de la CNR n'ont cherché à réduire un tant soit peu. Le contraire, leur aurait permis de mettre un terme aux subterfuges utilisés, notamment, par les proches de retraités décédés, veuves, bénéficiaires de réversion... A gestion spécifique, la CNR, un établissement public en charge de gérer les dossiers des cotisations des travailleurs à la retraite, a démontré qu'elle est défaillante en termes de contrôle. Et si pour les retraités il a fallu des mois de négociations et de reculades pour prétendre à, seulement, une bien maigre augmentation mensuelle de leur pension, ce n'est pas le cas des cadres dirigeants de la CNR qui ont bénéficié d'importantes primes. Celles-ci, comme du reste leur salaire, sont payés sur les cotisations versées par les salariés pour «leurs vieux jours». Et ce sont ces cadres censés bien gérer cette importante masse monétaire des retraités, qui laissent grossir mensuellement le trop-perçu sans réagir ou à se limiter à en faire le décompte. Nul ne semble s'en offusquer même le ministère de tutelle alors qu'annuellement la CNR comptabilise une importante perte sèche. Cette dernière implique nécessairement que la direction générale de la CNR ne maîtrise pas bien les activités de ses agences de wilaya dont le laxisme n'a d'égal que l'absence de rigueur dans le traitement des dossiers de retraite. C'est dire que cette affaire de trop-perçu gagnerait à être rapidement prise en charge afin qu'il y soit mis un terme. La Fédération algérienne des retraités doit s'impliquer pour demander des comptes aux actuels décideurs de la CNR. Sous d'autres cieux, n'importe quel haut responsable alerté sur pareille mauvaise gestion aurait montré de la rigueur dans la gestion de ce type de dossier. Est-ce à croire que cela ne se fait pas au pays de Abdelmoumen Khelifa et Chakib Khelil et que l'on peut se permettre en toute impunité de très mal gérer les finances de la République ' Le comble est que, malgré les lacunes persistantes et l'importance du trop-perçu mensuel enregistré par chacune des agences de wilaya, le ministère de tutelle n'a toujours pas réagi. Conséquence des ayants- droit ayant perdu cette qualité depuis longtemps, continuent leur tour de passe-passe pour alléger annuellement, le compte de la CNR de plus de 40 milliards de dinars. Et lorsque les auteurs de l'incompétence, à l'origine de cette perte, sont récompensés par l'octroi de primes variables, c'est que rien ne va plus. La plupart des décideurs et certains de leurs proches collaborateurs auraient dû être mis à la retraite depuis des années. Ils sont toujours en poste. L'instruction de Abdelmalek Sellal, le Premier ministre, quant à l'obligation de départ à la retraite des fonctionnaires de 60 ans ne les concerne apparemment pas. Entre temps, chaque mois apporte son augmentation du trop perçu par agence. Celle-ci est même soulignée dans les documents de la DG. L'on en citera quelques-unes comme Tébessa, Tizi Ouzou et Blida. Elles tiennent le haut du pavé avec respectivement pour le mois de mai 2013 : 217 430 943,88 DA? 209 657 419,64 DA et 165 658 492,84 DA. Elles sont talonnées par Tlemcen avec 161 010 335,99, Alger Nord 157 735 941,20 et El-Tarf 152 507 495,22 DA. C'est là, affirment les spécialistes de la comptabilité financière «un trop perçu» mensuel irrécupérable. Jusqu'à quand continuera-t-on à permettre pareille situation induite par la mauvaise gestion des pensions de retraite ' La question est posée à Abdelmalek Sellal, le Premier ministre, dont l'instruction sur l'obligation de mise à la retraite des fonctionnaires de 60 ans est foulée aux pieds. Elle interpelle aussi Mohamed El Ghazi le ministre chargé de ce secteur.


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