Algérie

Une perle rare cachée au c'ur des Babors



Une perle rare cachée au c'ur des Babors
La magie des sites touristiques et les prodigieux paysages de la Grande Kabylie, Béjaïa et Tizi-Ouzou ont toujours suscité l'admiration des touristes qui s'ingé-nient à découvrir notre patrimoine naturel. Mais il y a d'autres trésors, d'autres sites imprenables nichés à Guenzent, à 85 km au nord-ouest de Sétif.
Dès l'arrivée dans cette région invraisemblable, tous les regards sont braqués sur la chaîne des Babors qui regroupent 38 daïras et communes de la Petite Kabylie, nommées « Dchour ». Un panorama unique et fantastique fait des altitudes des montagnes entourées de nuages blancs et doux qui couvrent les villages juchés sur une colline infinie qui abrite oliviers , sapins et chênes, là où se trouve la lumineuse Timenkache, riche des ressources forestières, des sources d'eau naturelle et des petites cascades dévalant des montagnes, telles les sources de Ainsar, Boumakhlouf et Dar Elhaadj qui coulent partout et perpétuellement. Des sites touristiques uniques et introuvables Au cours de notre visite à Timenkache qui a duré trois jours, nous avons été accueilli par une famille généreuse qui habite dans ce charmant petit village car pour l'instant aucun hôtel n'a été construit, pas à cause du manque de moyens mais parce que l'hospitalité des habitants est encore bien présente tout comme les traditions des ancêtres genzetiens. Passionné par l'histoire de ce village, notre guide, M. Ourahmoune Mohamed-Seghir, un sexagénaire qui connaît bien sa région natale, nous a conduit vers la montagne de Tilla,où se trouvent la plupart des champs d'oliviers et de chêne vert cultivés à environ 1 200 mètres d'altitude sur cette montagne dont les terres produisent tout les trois ans des centaines et des centaines de litres d'huile d'olive de très bonne qualité. Par ailleurs, cette région est connue aussi pour la qualité de son miel. Sur les montagnes, les ruches d'abeilles sont disséminées çà et là. Dans cette région la pureté de l'air frais favorise grandement l'apiculture qui produit un miel doux et pur. La cascade de Ayrmen entourée de plantes sauvages de différentes couleurs et modèles qui parfument l'air des montagnes, et bien sûr comme tous les touristes, nous avons jeté un coup d''il sur la maisonnette blanche de la grande moudjahida Malika Gaïd, cette maison qui est devenu un site touristique à Timenkeche. Guenzet, un point de commerce entre les Arabes et les Kabyles A Guenzet, chef-lieu de toutes les daïras et des communes où la population est estimée à environ 4 000 habitants vivent sur une superficie de 150 km2.Timenguache fait partie de la confédération des Beni Yaâla, du nom du fondateur qui a occupé cette région avec les siens, fuyant sa Kalâa du fait de l'insécurité vers 1061. Elle est entourée des communes de Harbil, Ain Legradj et des communes de la wilaya de Bordj Bou Arréridj. Elle est connue pour la rudesse de son climat - un été torride et un hiver rigoureux -, avec toutes les conséquences sur la vie quotidienne des habitants qui tirent leur subsistance essentiellement de l'arboriculture de montagne- olivier, figuier... - mais aussi de petits commerces de détail, soutenus en grande partie par la communauté des émigrés (pensions, tourisme...). Bien que le commerce de détail soit limité, il constitue un point de rencontre entre la Kabylie et les Arabes des régions limitrophes qui viennent s'y approvionner, surtout en matériel mécanique léger. Mais la région manque de projets spécifiques et de moyens socioéconomiques, ce qui a contraint les jeunes à quitter leurs villages. Ce faisant, ils cherchent à améliorer leurs conditions de vie et celles de leurs familles mais la nostalgie les incite à revenir lorsque l'occasion se présente pour profiter des vacances et rembobiner leurs souvenirs d'enfance où ils jou-aient et s'amusaient dans les forêts et les montagnes. Des fêtes célébrées selon les bonnes vieilles traditions Durant la période de vacances, les villages sont arrachés à leur léthargie pour devenir des lieux de rencontres pour les familles et les amis, pour des veillées riches et interminables mais également pour les fêtes de mariage où tout le monde est invité pour goûter les plats traditionnels délicieux, préparés par les femmes du village qui participent toutes à faire les plats principaux, selon les traditions de la cuisine kabyle. Ainsi, le fameux plat « Tikerbabine » composé de boules de semoule fine mélangées avec de la viande de mouton plongée dans une sauce de légumes, Chlita, un plat piquant de poivrons verts grillés à feu doux, arrosé bien entendu avec de l'huile d'olive, « Agh-roum », des galettes de pain de semoule, toujours présentes sur la table des Kabyles, mais aussi d'autres plats sucrés Mchawcha et Al khfef qui ressemblent aux beignets. Ce qui nous a étonné, ce sont les zerdas organisées pas seulement à Timenkeche mais aussi dans les villages voisins tels Sidi Medjbar ,Tawrrirtht et Dar El Hadj. Selon les traditions, tous les habitants proches et éloignés assistent à la fête sans recevoir d'invitations, et ils s'amusent en chantant ensemble des chansons exprimant le passé et la culture des Kabyles. Et pour ajouter à l'ambiance, les femmes interprètent des sketches censés raconter des histoires de leur vie quotidienne, leurs problèmes, leurs joies et même leur tristesse. Selon quel-ques touristes qu'on a rencontrés lors d'une fête en l'honneur d'un nouveau-né, ils nous ont dit avoir aimé les fêtes auxquelles ils ont assisté. « ça fait plaisir de voir que les habitant sont attachés à leurs coutumes. Vraiment, c'est tout à fait admirable », dira une interlocutrice émigrée. Malika Gaïd, un symbole à Timenkeche A l'entrée de Timenkeche, la petite maison blanche de la martyre Malika Gaïd représente une des ruines de ce village et une fierté pour les habitants qui n'ont pas oublié la grande participation de cette femme combattante originaire de Timenkeche, née en 1934 . Elle fut l'une des figures de la résistance des femmes durant la Révolution algérienne, qui ont sacrifié leur jeunesse pour un idéal de liberté, de justice et de dignité. Incorporée dans les rangs de l'ALN en tant qu'infirmière, elle mourut les armes à la main dans une grotte-hôpital dans la région de Iwakouren, près de M'chedallah. Malika Gaïd est le nom qu'a pris, à l'indépendance de l'Algérie, en 1962, le lycée de jeunes filles de Sétif. C'est l'une des innombrables héroines algériennes ayant inscrit leur nom en lettres d'or dans l'histoire de la glorieuse Révolution de Novembre.


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