Le Conseil militaire de transition dirigé par son fils a promis d'organiser des élections après une transition ne dépassant pas les dix-huit mois, et un retour à l'ordre constitutionnel.Au lendemain de la mort du président tchadien, Idriss Déby Itno, les évènements s'accélèrent dans ce pays où un deuil national de 14 jours et un couvre-feu ont été décrétés après la mise en place d'un conseil militaire de transition (CMT) que l'opposition rejette. Nombre de capitales ont multiplié les appels à une transition limitée et à un retour rapide à l'ordre constitutionnel.
Selon les observateurs la mort de Idriss Déby Itno ouvre une période d'incertitude dans ce pays où les rebelles qui mènent depuis neuf jours une offensive contre le régime tchadien, ont promis de marcher sur N'Djamena et rejeté "catégoriquement" le Conseil militaire de transition (CMT). Un porte-parole du Front pour l'alternance et la concorde au Tchad (FACT) a annoncé que les rebelles comptent poursuivre l'offensive.
Un Conseil militaire de transition (CMT) présidé par le général Mahamat Idriss Déby, 37 ans, fils du défunt Président et jusqu'alors chef de la redoutable Garde présidentielle qui a dissous gouvernement et Assemblée nationale.
Ce CMT a juré que de nouvelles institutions verraient le jour après des élections "libres et démocratiques" dans un an et demi. Le général Mahamat Idriss Déby, chef du Conseil militaire de transition (CMT) instauré mardi après la mort de son père Idriss Déby Itno, occupe désormais les fonctions de Président de la République du Tchad, selon une Charte de la Transition publiée mercredi sur le site de la présidence.
Cette décision a provoqué l'indignation de l'opposition qui appelle au respect de la Constitution du pays, selon laquelle la transition devrait être menée par le président de l'Assemblée nationale. Idem pour la période de transition qui devrait aussi être décidée par la classe politique, estime l'opposition qui dénonce une tentative de passage en force du pouvoir qui a suspendu la constitution et les institutions du pays.
Les obsèques nationales d'Idriss Déby Itno, mort lundi selon la présidence, auront lieu vendredi à N'Djamena. Au lendemain de sa réélection pour un 6e mandat avec 79,32% des voix, ce militaire de carrière, puis rebelle qui s'était emparé par les armes du pouvoir en 1990, a été grièvement blessé en allant diriger lui-même, à 68 ans, les combats contre une colonne de rebelles infiltrés depuis la Libye.
M. Déby avait renversé Hissène Habré (au pouvoir de 1982 à 1990) dont il était l'ancien commandant de l'armée. Puis, sa Garde présidentielle avait, des années durant, réprimé sévèrement toute opposition avant qu'il n'assouplisse son régime et l'ouvre à un multipartisme "contrôlé", selon les experts.
Il avait été promu au rang de maréchal en août dernier, pour faits d'armes, après avoir, il y a un an, commandé en personne une offensive de son armée en profondeur au Nigeria voisin pour y poursuivre des jihadistes de Boko Haram qui venaient d'attaquer un camp militaire au Tchad.
Le régime d'Idriss Déby était considéré par les Occidentaux, en particulier la France, l'ancienne puissance coloniale, comme un partenaire essentiel dans la guerre contre les terroristes au Sahel. Le Tchad a contribué avec 1200 soldats à la force du G5 Sahel.
Aussi, au lendemain de la mort d'Idriss Déby Itno, les pays sahéliens engagés avec le Tchad dans la lutte contre les groupes jihadistes et le chef de l'ONU ont salué mardi l'"engagement personnel" du maréchal Idriss Déby "dans la lutte contre le terrorisme et pour la stabilisation de l'espace sahélo-saharien".
Pour sa part, l'Union européenne a exprimé son "attachement à la stabilité et à l'intégrité territoriale du Tchad, appelle tous les acteurs concernés à la retenue et souligne l'importance d'un retour rapide à l'ordre constitutionnel".
Le président de la commission de l'Union Africaine, le Tchadien Moussa Faki Mahamat, a fait part sur Twitter de sa "très grande consternation et sa vive émotion".
Enfin, l'Algérie "appelle tous les fils du Tchad à faire preuve d'un sens de responsabilité et à privilégier le dialogue, seule issue à même de leur permettre de traverser les épreuves actuelles et de préserver la paix et la stabilité dans le pays", selon le ministère des Affaires étrangères.
Amar R.
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Posté Le : 22/04/2021
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : Amar RAFA
Source : www.liberte-algerie.com