Algérie

Une pénurie qui profite aux spéculateurs



Une pénurie qui profite aux spéculateurs
La wilaya de Bouira et l'ensemble des wilayas du centre du pays, notamment Tizi Ouzou, Boumerdès, Béjaïa et à moindre degré Bordj Bou-Arréridj, font face déjà à une pénurie de ciment. Une pénurie due à la fermeture de la cimenterie de Sour El-Ghozlane (sud de Bouira), pour maintenance, notamment la mise en place d'un nouveau système de fonctionnement et le remplacement des filtres antipollution. Cet arrêt a eu des répercussions sur la disponibilité du ciment et sur son prix. Ainsi, depuis le mois de décembre dernier, date de l'arrêt de la cimenterie, les prix ont connu une envolée spectaculaire, passant du simple au double. Ainsi, ce matériau se négocie à pas moins de 1 700 DA le quintal, alors qu'en temps normal, il ne dépasse pas les 850 DA. Dans certains cas, et selon sa qualité, il peut atteindre les 2 000 DA/quintal. Hier, et lors de tournée à travers les communes de Sour El-Ghozlane, El-Hachimia, El-Esnam et Ath Laqsar, il nous a été donné de constater que le sac de ciment s'est raréfié. "Du ciment ' Vous en trouverez dans vos rêves les plus fous", ricana un vendeur de matériaux de construction d'El-Hachimia. Et d'ajouter que "depuis l'arrêt de l'usine de Sour El-Ghozlane, il est quasiment introuvable. Les rares sacs proviennent des stocks de cette usine et vont directement vers les chantiers de l'Etat", a-t-il dit. Quant à son prix, notre interlocuteur avouera qu'il n'en a plus acheté depuis janvier dernier, et à cette époque, il oscillait déjà entre 1 600 et 1 700 DA. Même constat dans certains points de vente à El-Esnam et à Ath Laqsar : le ciment se fait très rare, et quand il est disponible, son prix bat tous les records. "Le ciment de l'importation est cher, celui de Sour El-Ghozlane est introuvable et celui de M'sila se négocie à pas moins de 1 900 DA ! On prend notre mal en patience, en attendant que l'usine reprenne", dira un vendeur d'Ath Laqsar.Autre répercussion de l'arrêt de l'unité de Sour El-Ghozlane, les principaux chantiers du secteur de l'habitat à Bouira tournent au ralenti, pour ne pas dire qu'ils sont à l'arrêt. D'ailleurs, lors de la dernière tournée d'inspection du wali à travers les chantiers des logements LPA, nombre d'entrepreneurs ont justifié leur retard par cette pénurie. "Sans ciment, nous ne pouvons pas avancer ! Nous sommes fortement handicapés par l'arrêt de l'usine de Sour El-Ghozlane", dira un entrepreneur en charge des 134 logements LPA. Le président de la fédération UGEA (Union générale des entrepreneurs algériens) a déploré le fait que les entrepreneurs aient recours au ciment d'importation qui est deux fois plus cher que le produit local. Pour sa part, Hakim Damou, vice-président de la Confédération générale du patronnant, a avoué le recours au marché noir. "Nous avons recours au marché noir pour nous procurer du ciment", dit-il.La direction de l'unité de Sour El-Ghozlane était injoignable. Le chef de sécurité "sur chantier" nous apprend qu'il est fort improbable, voire impossible, que le directeur nous reçoive alors que le chargé de la communication n'est pas habilité à parler et que, selon les chargés de la sécurité de l'usine, "seul le DG est habilité à parler". Mais selon certaines indiscrétions, les nouveaux équipements, déjà installés, seraient dans la phase de test, pour une éventuelle réouverture vers la fin de ce mois. Quoi qu'il en soit, il est évident que cette pénurie impacte déjà les chantiers de l'habitat et les seuls bénéficiaires restent inéluctablement les spectateurs du marché noir, comme l'a indiqué M. Damou.RAMDANE BOURAHLA




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