Algérie

Une peine totale de 6 ans de prison pour Laâlami



La cour de Bordj Bou-Arréridj a confirmé, hier, dans des procès en appel, les jugements rendus en première instance condamnant à des peines de trois fois 2 ans de prison ferme (6 ans) et une amende totale de 500 000 DA, prononcées contre l'activiste du Hirak, Chems Eddine Laâlami, dit Brahim, poursuivi dans trois des affaires avec des chefs d'inculpation de "discrimination et discours de haine", "outrage à corps constitués", "utilisation de la force contre un agent de la force publique", a-t-on appris auprès de Me Zine Boukhari, l'un des avocats du collectif de la défense.La sentence la plus lourde prononcée depuis le début des procès des activistes du Hirak a donc échu au jeune militant Chems Eddine Laâlami, qui n'en finit d'ailleurs pas avec les procès. Les trois affaires ont été jugées en appel, la semaine passée, après plusieurs reports. Le parquet avait requis le durcissement des peines dans deux affaires et le maintien pour la troisième peine prononcée en première instance.
Le collectif des avocats estime, pour sa part, que le dossier d'accusation est vide et appelle à mettre fin à ce genre d'accusation et de condamnation. "Le procès est politique et les preuves ne sont pas fondées. La condamnation est très sévère et démesurée", dira l'avocat.
"Nous allons faire appel après concertation avec le condamné", tient-il à préciser. "Cette nouvelle condamnation confirme nos craintes", affirme un des avocats de la défense. "Brahim Laâlami est victime d'un acharnement judiciaire incompréhensible et contraire à l'Etat de droit. On veut qu'il soit un exemple pour les autres", dénonce-t-il.
"Brahim Laâlami paie pour ses positions politiques avec des accusations prêtes à l'emploi", soutient l'avocat et militant des droits humains, Me Belkacem.
Pour la défense, il ne fait aucun doute que "l'acharnement judiciaire s'explique par des considérations strictement politiques. Le pouvoir privilégie la méthode forte et répressive, par le biais de la justice, au lieu de créer des espaces de débat et de régulation ou d'encourager le dialogue entre gouvernants et gouvernés. Les verdicts et les conditions de détention de l'activiste ont été l'objet d'une critique de la part de sa famille et de ses amis.
Ces derniers dénoncent une "politique d'isolement et une forme de traitement psychologique sévère, discriminatoire et sélectif". "Tout a été entrepris pour le maintenir en prison", dénonce un de ses frères. Dans la première affaire, rappelons-le, Brahim Laâlami a été jugé le 15 février 2021 et condamné à 2 ans de prison ferme.
Le jugement dans les deux autres affaires a été prononcé le 11 juillet 2021 et l'activiste a été condamné à 2 ans de prison ferme et 200 000 DA d'amende dans chacun des deux dossiers. Brahim Laâlami a été placé sous mandat de dépôt par le juge d'instruction du tribunal de Bordj Bou-Arréridj, le dimanche 4 juillet 2021.
Il a, cependant, bénéficié d'une remise en liberté, le 20 février dernier, dans le cadre de la grâce présidentielle décrétée par M. Tebboune, mais l'activiste a été a arrêté une nouvelle fois, en juin dernier, à Aïn Témouchent, alors qu'il tentait de se rendre clandestinement en Espagne.
Il a été condamné à trois mois de prison ferme sans mandat de dépôt dans ce dossier. Mais étant poursuivi dans d'autres affaires, Brahim Laâlami n'a pas été libéré, mais transféré à Bordj Bou-Arréridj.
Figure emblématique du Hirak, Brahim Laâlami, un tailleur de 30 ans, dont l'opposition au régime s'est manifestée quelques jours avant le mouvement populaire du 22 Février 2019, pour dénoncer la candidature à un cinquième mandat de l'ancien président Abdelaziz Bouteflika, ne sortira pas de prison qu'il a déjà connue à maintes reprises depuis le début du mouvement populaire.

Chabane BOUARISSA


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