Une passerelle oui, mais pas d'entourloupes

L'avocat Hacen Benkhelifa dénonce un voyage déséquilibré du barreau de Paris à Jérusalem. Le barreau de Paris n'a pas de religion, mais a-t-il des frontières, dont celle qui entoure de barbelés et de murs l'entité israélienne 'C'est la question que semble poser Me Hacen Boukhelifa, avocat du barreau de Paris et de Marseille. L'avocat français d'origine algérienne a été, en 2013, candidat du Parti socialiste à la mairie de Marseille. Depuis, défait, il était revenu à son métier et ses engagements, dont celui de lancer des passerelles, tout en se méfiant des manipulations et des entourloupes.Ainsi, rien d'étonnant à ce qu'il se soit inscrit pour un voyage du barreau de Paris vers Jérusalem, dans une volonté d'ouverture dans une zone de turbulences. Il se réjouissait que ce déplacement «montre l'exemple», «dans le cadre d'une rencontre prévue initialement autour des trois grandes religions monothéistes et afin de rappeler que les avocats de Paris sont unis, que leur diversité fait leur force». Pourtant, l'avocat a fini par renoncer à ce voyage, prévu à partir du 20 novembre.En cause, le regret qu'aucune rencontre ne soit prévue avec les autorités palestiniennes à Ramallah, contrairement au v?u que Benkhelifa avait exprimé dans un courrier au bâtonnier, resté sans réponse, alors que les avocats rencontreront le consul de France et les autorités israéliennes. «Je ne saurai cautionner, par ma présence, un voyage, qui de toute évidence rompt d'une part avec l'équilibre qui doit prévaloir dans cette région du monde, et d'autre part apporte en réalité un soutien inconditionnel au gouvernement d'Israël et donc à sa politique vis-à-vis des Palestiniens, ce que je ne peux accepter.»