Algérie

«Une partie du thon rouge sera consacrée au marché national»



Le ministère de la Pêche compte consacrer une partie du quota de la pêche au thon rouge au marché national. C'est ce qu'a assuré le ministre du secteur, Sid Ahmed Ferroukhi. Il a également annoncé que la première cage flottante algérienne verra le jour au premier trimestre de l'année 2021.Rym Nasri - Alger (Le Soir) - Malgré les nombreuses demandes introduites par l'Algérie auprès de la Commission internationale pour la conservation des thonidés de l'Atlantique (CICTA), le quota de la pêche au thon rouge accordé à notre pays pour cette année sera le même que celui de l'année précédente, soit 1 600 tonnes. «Nous avons gardé le même quota de l'année précédente pour cette année, mais nous maintiendrons cette demande permanente à la CICTA pour augmenter notre quota de pêche au thon, afin de revenir à des niveaux qui sont en rapport avec la flottille actuelle», a indiqué le ministre de la Pêche et des Produits halieutiques, hier dimanche, sur les ondes de la Radio Chaîne 3.
Il dévoile, à cet effet, la nouvelle stratégie de son secteur adoptée pour la pêche au thon rouge. Outre le contrôle de cette activité et la formation continuelle des intervenants, une partie du quota pêché sera consacrée au marché national. «Une partie du quota thon-mort doit revenir au marché national, pour approvisionner les consommateurs algériens», dit-il.
Evoquant la transformation du thon blanc, Sid Ahmed Ferroukhi assure que cette spécialité compte de nombreux porteurs de projets. Il insiste, d'ailleurs, sur l'encouragement des entreprises qui utilisent le thon blanc à aller vers des partenariats, afin, dit-il, «de développer leur propre approvisionnement puisque ce type de thon se pêche en Atlantique et dans d'autres zones». Cette démarche, poursuit-il, «diminuerait une grande partie des importations dans ce domaine».
Face au déficit que connaît le marché national en matière de produits halieutiques qui oscille entre 30 mille et 40 mille tonnes par an, il reconnaît toutefois que la transformation industrielle de ces produits reste limitée. «Il faudrait avoir un surplus en termes de pêche, de capture et d'aquaculture pour aller vers la transformation industrielle.»
Mais quelles sont les causes de ce déficit ' L'invité de la radio pointe du doigt les limites des ressources naturelles de la mer, mais aussi la surpêche qui «n'est pas propre à l'Algérie, mais qui est dans toute la Méditerranée». «Nous avons des limites, et cela ne signifie pas que nous allons nous désintéresser de cette ressource. Il faut bien la préserver et bien la gérer, mais aussi trouver d'autres ressources d'approvisionnement ailleurs pour pouvoir couvrir la demande du marché national et répondre aux besoins des consommateurs», dit-il.
Pour combler ce déficit, il cite d'abord le recours à l'importation. Une possibilité qu'il a vite écartée puisqu'elle nécessite de dépenser des devises. «Il faudrait aller plutôt pêcher avec un pavillon national et développer l'aquaculture», soutient-il.
L'aquaculture, une des alternatives
Le ministre de la Pêche affirme que la filière aquaculture est en pleine expansion, puisqu'elle a enregistré une croissance en 2020 contrairement à la pêche qui a connu une baisse à cause de la pandémie de Covid-19. «Des avancées intéressantes ont été enregistrées en aquaculture, dont la production a atteint 8 000 tonnes en 2020», dit-il.
Et d'évoquer les 200 projets d'aquaculture programmés entre 2021 et 2024 qui, selon lui, nécessitent un accompagnement pour atteindre l'objectif de 40 mille tonnes par an d'ici 2024. «Nous le ferons de manière progressive en montant en cadence sur les différents produits de l'aquaculture. L'avantage de l'aquaculture est sa capacité de fournir un produit tout au long de l'année, ce qui n'est pas le cas de la pêche.»
Pour développer cette filière, il précise qu'un premier réseau a été mis en place, permettant de produire des cages flottantes. «Grâce aux compétences nationales et à des industriels, la première cage algérienne sera produite au premier trimestre de cette année», a-t-il annoncé. Ferroukhi compte également développer des projets dans l'alimentation et dans tout ce qui équipe l'aquaculture marine ou continentale. «Que ce soit pour la pêche ou pour l'aquaculture, nous développons le même système endogène, intégré et innovant qui utilise la ressource locale, crée de la sous-traitance et traite avec des microentreprises», ajoute-t-il.
Ry. N.


Votre commentaire s'affichera sur cette page après validation par l'administrateur.
Ceci n'est en aucun cas un formulaire à l'adresse du sujet évoqué,
mais juste un espace d'opinion et d'échange d'idées dans le respect.
Nom & prénom
email : *
Ville *
Pays : *
Profession :
Message : *
(Les champs * sont obligatores)