Algérie

Une page quinquennale commence


Une page quinquennale commence
La page des législatives a été tournée samedi. La 7e législature a, en effet, commencé avec l'installation de la nouvelle Assemblée populaire nationale issue du scrutin du 10 mai.
Les choses se sont passées selon le règlement et la tradition : d'abord, une commission de validation des mandats des députés a établi son rapport, selon la loi, et l'APN l'a adopté. Les 462 élus pourront légiférer. Ils étaient 389 dans l'APN précédente. L'hémicycle accueille un nombre impressionnant de femmes. Grâce à la politique des quotas et au choix de l'électorat, elles sont 143 députées qui n'ont d'ailleurs pas manqué de faire entendre leurs youyous en attendant de faire entendre leurs voix. L'élection du président de l'APN a été, ce n'est pas nouveau, réglée comme du papier à musique. C'est Mohamed-Larbi Ould Khelifa, élu député du Front de libération nationale (FLN) en tête de liste dans la circonscription électorale d'Alger et seul candidat à la présidence de l'APN, qui a obtenu la majorité absolue des voix des députés avec un total de 276 sur les 462 sièges. Il occupe donc le perchoir du palais Zighoud-Youcef pour un mandat de cinq ans. Son élection a été cautionnée, sans surprise, par le Rassemblement national démocratique (RND). L'opposition a commencé à se manifester dès cette première séance. Les députés du Parti des travailleurs (PT) se sont retirés de la plénière. En effet, le PT qui s'est dit «non concerné par cette élection», a donné instruction à ses députés de quitter la salle. Pour leur part, les députés du Front des forces socialistes (FFS) se sont abstenus de voter, leur parti ayant exigé au préalable d'adopter le règlement intérieur de l'APN avant de procéder à l'élection de son président. Doyen d'âge de cette nouvelle APN, M. Ould Khelifa a lui-même présidé la séance d'ouverture et donc aussi l'opération de vote. Le résultat était déjà acquis d'avance au vu de la composante de l'APN. Le nouveau président de l'APN, âgé de 74 ans, peut être considéré comme un visage nouveau dans le paysage politique. Il était surtout connu comme universitaire et président du Haut-conseil de la langue arabe. Il faut chercher loin dans la mémoire pour trouver qu'il a occupé dans le gouvernement, les postes de secrétaire d'Etat chargé de la Culture et des Arts populaires, puis secrétaire d'Etat chargé de l'Enseignement secondaire et technique dans les années 80. Au cours de la cérémonie d'installation de la nouvelle APN, les députés de l'Alliance de l'Algérie verte (MSP, Ennahda et El Islah) se sont donné en spectacle en tentant de perturber la séance. Ils ont brandi des pancartes rouges sur lesquelles on pouvait lire «Non à la fraude». Selon un communiqué remis à la presse, les députés de l'Alliance ont expliqué que leur retrait était motivé par «le refus de cautionner» les décisions prises lors de cette séance. Leur demande d'intervenir en plénière ayant été refusée, ils ont quitté l'hémicycle en signe de boycott, à l'exception notable et remarquée de leur tête de liste à Alger, l'ancien ministre des Travaux publics, Amar Ghoul qui s'est singularisé en se désolidarisant de son parti. Il a justifié son geste en déclarant qu'il demeurait «au service» de l'Algérie, affirmant des convictions démocratiques tout en lançant une pique à ses collègues du MSP par une subtile allusion au «comportement civilisé». Pour M. Ghoul, seuls comptent ceux qui l'ont élu et il leur reste «fidèle» a-t-il souligné. Il laisse entendre que la discipline de parti s'arrête à la porte du palais Zighoud Youcef. Il estime qu'au niveau de l'APN, chaque député est libre de s'exprimer comme il le veut. En tout cas, c'est sa conception de la démocratie. Tout le monde l'aura compris, l'ancien ministre des Travaux publics n'est visiblement pas d'accord avec la position exprimée par le MSP après les législatives et a sans doute l'intention de faire cavalier seul. Personne ne sera surpris de le retrouver dans le gouvernement, si les décideurs tournent le dos au changement.


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