Une page est tournée

Selon le Conseil des notables Abderrahmane El Korti, la région du M'zab a passé les fêtes de l'Indépendance et de l'Aïd dans « une ambiance apaisée et tranquille », « contrairement à l'année dernière où des douleurs et des souffrances ont été vécues », a indiqué le Conseil dans un communiqué transmis à notre rédaction. Pour la Fondation des malékites, la situation est « positive ». « Aujourd'hui, nous disons qu'il y a un calme réel sur le terrain, vécu et ressenti par la population alors qu'on le qualifiait avant de calme précaire et relatif », a indiqué Bouameur Bouhafse, président de la Fondation des malékites, précisant que « le calme se rétablit de manière progressive et la vie reprend son cours grâce aux mesures prises et à la présence quasi permanente des services de sécurité ».Le Conseil El Korti, quant à lui, salue « le rôle » déterminant des institutions civiles et militaires, lesquelles ont accompli un travail énorme sous la direction du président de la République pour « le retour de la paix et de la sécurité dans le pays, en général, et dans la région du M'zab, en particulier ». Ces mêmes services continuent, souligne le même communiqué, de « faire face à toutes les tentatives d'atteinte à l'ordre public et de propagation de l'anarchie dans toutes les régions du pays ». Bouhafse attire l'attention des pouvoirs publics sur « la division » de la wilaya de Ghardaïa en deux zones. « Les ibadites habitant dans les quartiers malékites ont vendu leurs maisons et se sont installés ailleurs. Les malékites ont fait de même. Ce qui fait que nous avons actuellement des quartiers habités à 100% par des malékites ou des ibadites. Une situation inquiétante d'autant que personne ne peut empêcher ou contrôler ces transactions. Cette division n'est pas de bon augure », a-t-il estimé. Pour sa part, le Conseil El Korti appelle les pouvoirs publics à « trouver des solutions aux problèmes posés et à ceux restés en suspens à travers le rétablissement des droits des personnes, la justice et l'application des lois avec fermeté et rigueur pour préserver l'autorité de l'Etat », a-t-il souligné.Le Conseil appelle tous les citoyens de Ghardaïa à « l'unification des rangs » et « l'intensification des efforts dans le cadre de la solidarité et du respect mutuel » pour « éviter de retomber dans les plans diaboliques dressés contre notre pays ». De son côté, la Fondation des malékites estime qu'il est temps de rapprocher les deux communautés. « Tout le monde doit se déployer pour réaliser ce rapprochement », a-t-il estimé. Cela peut se concrétiser par « les membres de chaque communauté » en se réunissant, en réfléchissant et en « faisant une analyse profonde, objective et réelle des évènements vécus ». Pour ensuite soumettre des « propositions de sortie de crise » afin « d'éradiquer définitivement ce phénomène de violence intercommunautaire », a-t-il indiqué. « Après le retour du calme, c'est le moment de franchir ce pas de rapprochement d'autant que le pays vit une conjoncture difficile et le dossier de Ghardaïa peut toujours envenimer la situation », a-t-il expliqué. L'Etat reste le modérateur dans cette deuxième étape et s'occupera de la prise en charge sérieuse des propositions émanant de chaque communauté. « Chaque communauté a des choses à dire et à faire. Il faut donc écouter, tirer les leçons de ce passé douloureux et aller vers le rapprochement qui évitera un revirement de la situation plus tard ».