Terne a été le lever de rideau
La salle est devenue entièrement vide lorsque la projection du film intitulé Une si jeune paix a été entamée.
Terne a été le lever de rideau qui a été donné d'un ton tout aussi maussade et mélancolique, lundi soir, à la 7e édition du Festival d'Oran du film arabe.
L'ouverture, que l'on a annoncée pompeusement, n'a pas convaincu le peu de présents qui ont commencé à quitter le Centre des Conventions d'Oran bien avant la fin de la cérémonie inaugurale. Plusieurs facteurs ont contribué à cette défection qui semble avoir définitivement rendu maudit le Festival. En dépit de l'expérience acquise par ses organisateurs, la rencontre cinématographique d'Oran peine toujours quant à occuper une place honorable dans le paysage cinématographique arabe.
La 7e édition a été ouverte avec des contraintes tandis que les mésaventures du coup de starter sont longues à énumérer.
En effet, l'animateur, qui a été dépêché d'Alger, a certes réussi son coup en présentant le festival sous toutes ses facettes, son menu et les hommes et les femmes censées le prendre en main, mais il a échoué dans le discours qu'il a prononcé en articulant à outrance en langue arabe à la fois littéraire et académique. Est-ce là le festival qui est dédié à la ville connue pour son animation et sa gaieté nocturne et diurne se sont demandé plusieurs journalistes spécialisés dans le cinéma' La commissaire du festival, Mme Moussaoui Rabea, est parvenue à faire un discours d'ouverture laconique et très concis mais loin d'être une allocution riche en informations et déclarations qui peuvent intéresser les journalistes venus cette fois-ci en force à l'effet de couvrir un événement qui était à l'origine considéré comme majeur et attrayant, notamment par les jeunes. Hormis les louanges qu'elle n'a cessé d'exprimer au profit de Khalida Toumi, ses souhaits de bienvenue aux hommes de cinéma arabes et quelques amabilités qu'elle a lancées vers les présents, notamment vis-à-vis des autorités civiles et militaires.
Le président d'honneur du festival, Ahmed Rachedi, a, tout en étant honoré en compagnie de l'Egyptienne Leila Tahar, sauvé les meubles en s'attaquant à son sujet dès qu'il prit la parole. Tout d'abord, il a tenu à rendre un vibrant hommage à Kateb Yacine avant d'affirmer que «nous avons atteint la période de la maturation et nous devons évaluer le niveau du cinéma arabe». «Est ce que le film arabe raconte le quotidien du Monde arabe'» s'est-il demandé. Et le Syrien Assad Fedha, lui aussi honoré pour son long parcours artistique, n'a pas omis de souligner ce qu'il a qualifié de «relation exceptionnelle algéro-syrienne». Dans le sillage de sa prise de parole, il a appelé avec finesse à allumer une bougie pour souhaiter que les pays arabes sachent «surmonter les embûches les entravant». Ainsi, le Festival du film arabe, qui se tient annuellement à Oran, semble désintéresser royalement tous les Oranais. Tout compte fait.
La salle de projection est devenue entièrement vide lorsque la projection du film Une si jeune paix a été entamée laissant seuls la commissaire du festival et quelques-uns de ses invités dont entre autres, l'actrice égyptienne Leila Tahar, l'acteur-réalisateur syrien Assad Fadha et les autorités locales apprécier ce film-archive du cinéma algérien. Les Oranais, eux, croient dur comme fer que «la qualité du Festival se dégrade d'année en année, notamment son ouverture». Pourtant, les organisateurs tentent et le confirment dans leurs déclarations, de corriger les fausses notes commises dans les éditions précédentes!
Le peu de férus du cinéma sont d'ores et déjà inquiets étant donné que le Festival du cinéma arabe d'Oran a, depuis son lancement, dévoilé un caractère de plus en plus contesté vu plusieurs paramètres qui se sont associés à cet effet. Exemple: le Festival est devenu celui des palaces où se pavanent les stars laissant leurs fans les attendre vainement dans les salles de projection. Nombreux et nombreuses sont ceux et celles qui se déclarent déçus, voire blessés et complexés, de ne pas pouvoir approcher une vedette dont on est fan pour décrocher un petit autographe ou se faire prendre ensemble en photo-souvenir. Pourtant, dans les éditions précédentes, aucun ne peut nier la présence d'un plus grand nombre d'acteurs et d'actrices! Sont-ils venus pour passer exclusivement des vacances payées aux frais de la princesse'
Les organisateurs, encore moins les membres du comité de communication du festival n'ont, jusqu'à hier matin, pu donner avec exactitude le nombre d'invités qui sont arrivés à Oran depuis le 22 septembre jusqu'à hier matin! Autre couac qui n'a jamais été du goût des férus du cinéma, aucune des éditions antérieures n'a pu déboucher sur des projets de partenariat et de coopération cinématographique pouvant être bénéfiques pour le cinéma algérien hormis les petits ateliers de formation destinés aux jeunes amateurs du 7e art.
Posté Le : 25/09/2013
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : Wahib AïT OUAKLI
Source : www.lexpressiondz.com