Algérie

Une option pour financer les grands projets industriels



Une option pour financer les grands projets industriels
La question liée à l'usage des réserves de changes de l'Algérie, investies dans les banques centrales à l'étranger, revient sur le devant de la scène. Le ministre de l'Industrie et de la Promotion des investissements, Abdelhamid Temmar, a évoqué l'éventualité de rapatrier les placements de l'Algérie à l'étranger afin de pouvoir financer les projets industriels en Algérie. La question qui se pose est celle de savoir si cette option est techniquement faisable car certains des placements de l'Algérie à l'étranger sont à terme, garantis par les Etats, et que le pays risque de perdre certains avantages si la décision de rapatrier les fonds en question se confirmerait.Joint par téléphone pour de plus amples détails au sujet de cette possibilité de rapatrier les réserves de changes en dépôt dans certaines banques et institutions financières étrangères, notamment américaines, M. Temmar nous a répondu que cela pourrait être une option pour consolider l'assise financière du Fonds national d'investissement, chargé de financer les gros projets d'investissements. Ces rapatriements possibles ne concerneraient dans tous les cas que les dépôts dont les engagements contractuels avec les banques concernées sont arrivés à terme. Le ministre de l'Industrie et de la Promotion des investissements a précisé, sur sa lancée, qu'il est trop coûteux pour le pays de retirer ces placements avant que ces engagements ne soient échus. Il s'agit donc, en un mot, de placements à court terme dont l'échéance est arrivée à terme.Le ministre a évoqué également la possibilité de consacrer une partie de ces avoirs déposés dans les banques étrangères où ils ne seraient pas totalement en sécurité en raison des mouvements spéculatifs qui pourraient les affecter, à la mise à niveau des grands groupes industriels (champions) issus de la nouvelle stratégie industrielle. Les fonds d'investissement locaux dont la création est prévue par la loi de finances complémentaire pour l'année 2009, pourraient, ajoute M. Temmar, être destinataires d'une partie de ces fonds qui seraient utilement affectés au développement des industries locales. Il a toutefois tenu à préciser qu'il ne s'agit là que d'une option possible, aucune action concrète n'ayant été pour l'instant, effectuée dans ce sens.Certains experts plaident pour le réinvestissement des réserves de changes de l'Algérie dans des projets structurants au niveau local. Leur rendement étant amoindri par la baisse substantielle des taux d'intérêt des suites de la crise financière internationale, les réserves de changes de l'Algérie pourraient servir ainsi de lignes de crédit afin de soutenir l'investissement local. Reste à savoir si l'Algérie, un pays relativement bien doté en ressources naturelles, l'unique source de sa devise, réussirait à remplacer les investissements directs étrangers (IDE), dont le déclin est ressenti au niveau international, par des investissements locaux générateurs de richesses et de valeur ajoutée. Une chose est sûre, la diversification de l'appareil productif national est le seul gage d'une plus grande indépendance économique.


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