Une opportunité pour relancer le 7e art national

Considéré comme l'un des plus grands réalisateurs et pionnier du cinéma algérien, El Ghouti Bendeddouche considère le festival du cinéma méditerranéen, patronné par le ministère de la Culture, comme étant une bonne initiative à condition qu'« il aide à remettre en selle le secteur », et ce, ajoute-t-il, à travers la mise en valeur de la production nationale qui a un réel besoin de ce genre de tribunes. « Le cinéma algérien doit être grandement représenté à cette occasion. Mais, devant la maigre production, quels films va-t-on projeter ' Si ce sont les mêmes qu'on tourne en boucle tout au long de ces dernières années, je ne crois pas que cela irait dans le sens voulu pour les initiateurs de ce festival », souligne le réalisateur de Hassan Nia (1989).Il s'interroge, en outre, sur l'avenir d'un certain nombre de productions qui n'ont pas encore été diffusées. Notamment son dernier film, L'Archipel des Sables, « 100% algérien », qui n'a pas été projeté au grand public pour des considérations autant « bureaucratiques que matérielles et financières ». Bendeddouche déplore également le peu de considération vis-à-vis des grands cinéastes algériens notamment ceux ayant marqué l'âge d'or du 7e art national. « Pour ce qui concerne ce festival, je réaffirme fois qu'il s'agit d'une occasion qu'on devrait mettre à profit pour l'émergence d'un cinéma totalement algérien et de qualité », conclut-il. Le même souhait est exprimé par le comédien Hamid Rabia. « Je crois que c'est une occasion pour les réalisateurs et les comédiens algériens de se mesurer à la production du pourtour méditerranéen », affirme-t-il.Appelant à un pragmatisme et une efficacité sans nuance dans la gestion et les choix des productions, cet analyste de la scène culturelle du pays craint que l'austérité budgétaire conséquence de la crise du marché pétrolier ne conduise à affaiblir davantage le secteur. Raison pour laquelle, il exhorte le secteur économique privé à s'intéresser au cinéma à travers l'investissement et le sponsoring.