Algérie

Une opportunité pour l'Algérie d'acheter moins cher



Si l'année 2019 a été prolifique pour les exportateurs de blé français, dont l'Algérie constitue un client de choix, cette année risque de leur valoir de sérieuses inquiétudes, notamment dans leur optique de garder leur part du marché international. Une situation qui fait les affaires de l'Algérie, par ricochet.Il y a quelques semaines, un rapport du Département de l'agriculture des Etats-Unis (USDA) affirmait que, pour la saison 2020-2021, l'Algérie verra son volume d'importations de céréales augmenter de 15,3 % pour atteindre les 7,5 millions de tonnes. Toutefois, ces importations sont subordonnées à l'état des réserves de change du pays, rudement impactées par la pandémie de coronavirus et la structure de l'économie nationale. Mais une nouvelle donne est venue redonner quelque assurance aux importateurs algériens de blé de chez leurs traditionnels fournisseurs français. En effet, selon AgriMer, l'institut public français, dont les statistiques et perspectives sont reprises par le quotidien économique Les Echos, l'année 2020 s'annonce comme un très mauvais cru pour le blé tendre produit dans l'Hexagone. Il est attendu que la production pourrait chuter de près de 21 %, ce qui ferait de la récolte 2020 la deuxième plus faible en quinze ans après 2016, prévoit le ministère de l'Agriculture français. A 31,3 millions de tonnes, elle serait inférieure de 11% à la moyenne quinquennale.
Des prévisions qui induiraient de fâcheuses conséquences pour les Français s'il arrivait que les cours sur les marchés mondiaux baissent, puisque, à la même période, il est attendu que les stocks mondiaux atteignent des niveaux historiquement élevés à l'issue de la campagne 2020-2021, en raison d'une production devant se situer à 315 millions de tonnes. Comme le relaye la publication économique dans son édition d'hier, la France pourrait voir ses expéditions de blé fondre cette année à 15 millions de tonnes. Elles se répartiraient également entre les ventes à l'Union européenne et aux pays tiers. Premier client de la France, l'Algérie, qui a souffert de la chute des prix du pétrole, sera particulièrement attentive au prix, laissant peu de marge de man?uvre aux céréaliers de l'Hexagone, prédit le quotidien économique avant de conclure par les propos d'un expert dans le domaine qui soutient que «le risque est réel que l'Algérie achète le moins cher possible sous réserve d'un cahier des charges qui serait strict mais pas aussi draconien que ce qu'il a été» pour ensuite s'attendre à voir (re)surgir la Russie, dont la production est en forte hausse cette année, qui ne manquera pas de courtiser l'Algérie pour s'emparer des parts de marché habituellement «chasse gardée» des Français.
Azedine Maktour


Votre commentaire s'affichera sur cette page après validation par l'administrateur.
Ceci n'est en aucun cas un formulaire à l'adresse du sujet évoqué,
mais juste un espace d'opinion et d'échange d'idées dans le respect.
Nom & prénom
email : *
Ville *
Pays : *
Profession :
Message : *
(Les champs * sont obligatores)