Algérie

«Une opération clair-obscur» estiment des candidats



Photo : Riad
De notre correspondant à Constantine
A. Lemili

Le Front national algérien a organisé dans la matinée d'hier l'élection des 12 candidats à la prochaine députation. Le Centre culturel Benbadis accueillait donc, dans une sorte d'élection officielle à échelle réduite, les 2 400 militants (encartés), deux urnes et trois isoloirs, des enveloppes et des listes contenant 26 candidats dont 8 femmes. Sur place les responsables du bureau de wilaya s'enorgueillissaient de cette «première dans l'histoire des élections en Algérie», où les candidats ne sont pas désignés mais démocratiquement élus.Selon le président de la commission d'organisation : «L'élu(e) qui aura totalisé le plus grand nombre de suffrages aura l'insigne honneur d'être désigné(e) comme tête de liste.» A la question du respect de ce classement par le bureau national, qui pourra le modifier, notre interlocuteur insistera sur «le respect du choix fait par la base».Or, c'est à un tout autre discours et scénario que nous serons confrontés à l'extérieur du centre culturel, en approchant deux ou trois candidats parmi ceux qui ont été les plus ovationnés au moment de l'annonce de leurs noms et leur présentation aux militants. F. Abdelkrim, profession libérale, d'emblée dira son étonnement sur des «élections qui ne devaient avoir lieu que le 11 mars prochain. En fait, la journée d'aujourd'hui ne devait être consacrée qu'au recueil des candidatures et que l'espace temps la séparant du 11 mars était destiné, pour les candidats retenus, à faire en quelque sorte leur campagne en ce sens. Ceci afin que le choix fait par les électeurs le soit sur des critères objectifs qui tiennent surtout compte de la qualité du candidat et non pas sur l'instantanéité du moment laquelle pourrait être frappée de subjectivité». Si le timing et les procédures n'ont pas été respectés, le bureau national serait-il en droit et/ou aurait-il le devoir d'annuler les résultats des élections et en organiser d'autres ' «Nous n'en savons franchement rien, mais certainement, cela devrait dépendre des recours s'il en est formulés. C'est donc au président du parti d'apprécier et de décider.» Quoiqu'il en soit, les candidats qui appartiennent à l'élite professionnelle locale, sont unanimes à interpréter les applaudissements nourris ayant accueilli les noms de certains d'entre les «nominés» comme un désir de préférence à l'intention de ces derniers. Et d'une manière plus subliminale du désir de changement, dans le sens où le FNA ne peut plus se permettre le luxe de prétendre à une représentativité dont les critères ne seraient construits que sur «la popularité des personnes et/ou leur vocation populiste». En plus clair, quoique traditionnellement ça soit sur la popularité de ses hommes et leurs racines sociales que s'est construit le Front national algérien, il parait aujourd'hui plus qu'impératif de le penser autrement en tenant compte de l'évolution de la société et du soubassement économique et sociopolitique par un environnement en perpétuel et régulière mutations qui en sont la particularité.Les élections ont été entamées dans une anarchie indescriptible, en présence d'un huissier de justice et devraient durer au moins pour toute la journée compte tenu du temps nécessaireu dépouillement et à la proclamation des résultats.


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