Le gouvernement algérien vient de confirmer, à travers un avis d'appel
d'offres international, sa ferme intention de faire prévaloir son droit de
préemption et d'acquérir la filiale algérienne d'Orascom Télécom Holding,
Djezzy. En pleine tempête qui souffle sur ce qui est devenue communément
l'affaire «Djezzy», avec l'entrée en action de l'opérateur russo-norvégien
Vimplecom, l'Etat algérien ne veut pas lâcher le morceau. Vimplecom a racheté
51,7 % des actions d'OTH. Et, moins de 48 heures après des déclarations
«menaçantes» du patron de Vimplecom, qui avait laissé entendre qu'il ferait
recours aux tribunaux dans le cas où Djezzy serait nationalisé, la réponse
algérienne est venue hier à travers deux encarts publicitaires, un en français,
l'autre en anglais, publiés dans un quotidien. Dans cette annonce, la direction
des opérations budgétaires et des infrastructures du ministère des Finances
lance un avis d'appel d'offres international restreint adressé aux banques et
cabinets d'affaires pour accompagner l'Algérie dans l'opération d'acquisition
de Djezzy. Ainsi, le ministère des Finances «lance, à l'intention des banques
d'affaires et cabinets d'expertise internationaux spécialisés, seuls ou constitués
en groupements, un avis d'appel d'offres international pour le choix d'un
partenaire devant l'accompagner dans l'opération de rachat, par l'Etat algérien
de la société «Orascom Telecoms Algérie». Les éventuels candidats intéressés
par cet appel d'offres international doivent faire une offre technique et une
seconde financière. La date de clôture est fixée au 24 novembre prochain, le
jour même de l'ouverture des plis. Cette annonce du ministère des Finances
donne ainsi un peu plus de couleur et une nouvelle direction à ce dossier. Le
gouvernement algérien, après l'offre prohibitive de Vimplecom qui voulait céder
Djezzy pour un prix de 7,8 milliards de dollars, le même en fait que celui déjà
proposé par Sawiris, au plus fort de la tempête algéro-egyptienne, vient donc
de clarifier définitivement sa position sur cette affaire, devenue un véritable
feuilleton financier. Le gouvernement algérien qui a, à maintes reprises,
affiché son intention de faire prévaloir son droit de préemption, introduit par
la LFC 2009, vient donc de lancer un appel clair aux éventuels investisseurs
qui veulent l'accompagner dans l'opération de rachat d'Orascom Telecom Algérie.
Cette option, celle d'un partenaire qui accepterait le principe, également
introduit par la LFC2009, du 51-49%, qui accompagnera l'Etat algérien dans
l'opération d'acquisition d'OTA, était en tout cas celle qui avait le plus de
faveur au sein des experts. Selon des indiscrétions, le gouvernement algérien
rebuterait à discuter avec le patron de Vimplecom pour la cession de Djezzy, et
voudrait passer par les services de banques d'affaires et conseils pour choisir
un partenaire crédible.
Des milieux proches de ce dossier
estiment que l'opérateur sud-africain MTN, qui avait été le premier à vouloir
reprendre Djezzy avant que l'Etat algérien ne fasse stopper l'opération, serait
un des candidats potentiels pour cette opération, même si le nouveau
propriétaire d'OTH, Vimplecom, fera tout pour corser l'addition. Car entre les
7,8 milliards de dollars proposés par Alexander Izosimov, et les 2 milliards de
dollars avancés du bout des lèvres, côté algérien, il y a un tel écart dans
l'estimation de la valeur financière d'OTA qu'un arbitrage international, dans
le cas d'une mésentente, ne serait pas à écarter. Du coup, cet appel d'offres
international prend une autre signification, et donne, en réalité, un peu
d'oxygène au gouvernement Ouyahia pour «calmer le jeu», sinon à reprendre la
main dans une affaire où les Russes se sont introduits «comme un éléphant dans
un magasin de porcelaine». Et, surtout, de reprendre Djezzy, en partenariat ou
selon le 51-49%, car l'Etat algérien ne peut détenir une autre licence de
téléphonie, outre Mobilis.
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Posté Le : 12/10/2010
Posté par : sofiane
Ecrit par : Yazid Alilat
Source : www.lequotidien-oran.com