Algérie

Une nouvelle vision pour lutter contre l'émigration clandestine


L'émigration circulaire est ce nouveau concept que l'Italie voudrait faire valoir pour lutter contre l'émigration clandestine.

Le départ de Berlusconi n'a, selon Maurizio Massari, rien changé à la politique étrangère de l'Italie. «Il ya une continuité dans la politique italienne vis-à-vis du Maghreb avec une attention particulière à la Méditerranée, c'est un choix stratégique de l'Italie», a-t-il affirmé. Ces questions seront discutées le 11 avril prochain lors d'une réunion du comité mixte algéro-italien. La lutte contre le terrorisme et l'émigration clandestine seront aussi au menu. D'autant que l'Italie va donc plaider en faveur d'une nouvelle vision pour lutter contre l'émigration clandestine sur la base d'un nouveau concept. «C'est l'émigration circulaire qui signifie qu'il faut encourager l'émigration légale pour freiner l'émigration clandestine», dit M. Massari. Pour changer du concept français « l'émigration choisie», les Italiens innovent et inventent « l'émigration circulaire» qui voudrait que les pays européens accueillent des migrants légaux du sud de la Méditerranée, les forment et les renvoient dans leurs pays respectifs «pour favoriser le développement économique». C'est en tout cas l'explication donnée par le diplomate italien.

M. Massari dit avoir rencontré durant son séjour, le conseiller du président de la République, des responsables du ministère algérien des Affaires étrangères, des représentants de la société civile ainsi que les responsables des organisations internationales accréditées à Alger.

Il déclare avoir «apporté des messages politiques et rappelé la forte solidarité de l'Italie avec l'Algérie qu'elle considère comme un partenaire crucial pour la sécurité et la stabilité». L'Algérie est qualifiée par l'Italie de «pays stratégique qui a toute son importance dans sa politique méditerranéenne». L'Italie se dit prête, selon son envoyé spécial, à «développer davantage une coopération bilatérale et régionale avec l'Algérie». Elle compte pour cela, «sur la base de l'accord qu'ont signé les deux pays en 2003, donner un nouvel élan aux consultations et contacts conjoints dans tous les domaines, en premier politiques au plus haut niveau». L'idée de la tenue d'un 2ème sommet algéro-italien est toujours d'actualité. «La volonté politique est acquise, il faut juste décider d'une date», dit Maurizio Massari. L'Italie doit certainement considérer que la condition essentielle pour amorcer véritablement le rapprochement entre les deux rives de la Méditerranée est de renforcer sa coopération avec l'Algérie. Il semble, en outre, que c'est à Alger qu'échoit le rôle de fédérer le Maghreb pour en faire une entité compacte dont les membres «parleraient d'une seule voix».

Le diplomate italien reconnaît qu'au plan économique, l'énergie représente un pilier central dans les relations entre les deux pays, (Transmed et Galsi) mais, dit-il, «nous sommes d'accord pour explorer et développer de nouvelles opportunités pour les PME et aider l'Algérie à développer ce tissu». L'Italie déclare réfléchir à développer un partenariat entre les PME des deux pays «parce que nous estimons que les PME sont la principale opportunité pour développer notre coopération». Rome souhaite que l'Algérie « crée un environnement de plus en plus favorable pour les investissements étrangers parce que plus il l'est, plus il y a de l'investissement, c'est une logique économique». L'envoyé spécial rappelle que l'Italie est le 3ème partenaire économique de l'Algérie après les Etats-Unis et la France. Il insistera beaucoup sur la nécessité d'encourager ensemble «un partenariat global, politique, économique, commercial et culturel». L'Italie promet qu' «elle veut s'engager très fortement à Bruxelles pour être un sponsor de l'Algérie et d'autres pays d'Afrique pour un rapprochement méditerranéen». Elle propose ses services pour «soutenir les attentes de l'Algérie vis-à-vis de l'Union européenne en prévision de la zone de libre-échange». A propos des changements dans le monde arabe, le diplomate italien estime qu'«il y a une spécificité algérienne que nous respectons. Il y a eu une ouverture très importante dans le passé et jusqu'à aujourd'hui en matière de liberté de la presse et de pluralité politique. L'Algérie a trouvé un équilibre qui est spécifique à sa réalité».


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