Algérie

Une nouvelle loi pour une seconde vie au secteur minier algérien



Une nouvelle loi pour une seconde vie au secteur minier algérien
Un nouveau projet de loi sur les mines est en débat à l'Assemblée populaire nationale. Le nouveau texte prévoit un retour en force de l'Etat, en particulier sur les substances dites «stratégiques», après les résultats mitigés de la loi de 2001 de Chakib Khelil.Face au recul de l'investissement national et étranger dans le secteur minier, et la non reconstitution des réserves, l'Etat algérien veut reprendre les choses en main, en recourant à une nouvelle loi qui va consacrer le retour à l'investissement public dans ce secteur en souffrance. La mise en ?uvre de la loi sur les mines de 2001 a été une succession d'échecs. Dans les faits, cette loi, promulguée du temps du ministre très controversé Chakib Khelil, n'a pas réussi à capter les investissements étrangers, ni même à encourager l'investissement national, bien que le texte soit d'essence très libérale. Le projet de développement des gisements d'or de Tirek-Amesmessa est très illustratif à cet égard. Sonatrach peine jusqu'ici à trouver un partenaire pour ce projet, après le retrait en 2011 de l'australien GMA-Ressources. Le nouveau projet de loi, présenté par le ministre de l'énergie et des Mines Youcef Yousfi, se veut en rupture avec l'actuel texte, avec l'ambition de relancer un secteur minier en souffrance.MONOPOLE PUBLIC SUR L'OR ET L'URANIUMSelon les termes du nouveau texte, les licences d'exploration et d'exploitation des gites de substances stratégiques, tels que l'or et l'uranium, seront confiées à des entreprises publiques économiques. L'article 70 prévoit que le capital de ces mines sera entièrement détenu par l'Etat, de façon directe ou indirecte. L'entreprise publique peut cependant, pour le besoin de développement de la mine, recourir à un partenaire national ou étranger. Dans ce cas, elle doit signer un contrat, qui doit préserver ses participations dans la mine à pas moins de 51%.Le gouvernement veut renoncer aux appels d'offres dans le choix des futurs investisseurs. Cette méthode a souvent profité à «des sociétés juniors» comme GMA-Ressources, qui ne disposent pas de moyens financiers pour développer de grands gisements miniers. C'est à ce titre d'ailleurs que le projet de loi exige du partenaire national ou étranger, qui compte conclure un contrat avec l'entreprise publique détentrice de la licence de l'exploitation, de justifier de capacités techniques et financières importantes lui permettant de réaliser le projet à terme. Le même texte précise que les substances stratégiques concernées par ces mesures seront définies par voie réglementaire.DROIT DE PREEMPTIONCes nouvelles mesures, qui devraient recadrer l'investissement dans les mines contenant des substances stratégiques, n'exclut pas en outre le droit de préemption de l'Etat sur toutes les cessions des participations des étrangers et des nationaux dans les grandes Mines. Le texte en question accorde à l'entreprise publique un délai de trois mois pour faire valoir ce droit, selon l'article 73. Ces cessions doivent s'opérer en vertu d'un avenant qui sera introduit au contrat.Le projet de loi prévoit par ailleurs la dissolution de l'agence nationale du patrimoine minier (ANPM), et son remplacement par l'agence nationale des activités minières, qui aura à sa charge le contrôle et la gestion du patrimoine minier.




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