Il suffisait que le chemin de la paix soit tracé pour que les voix qui en font état soient étouffées les unes après les autres, et cela quand ceux qui s'expriment en ce sens soient pris pour cible. Leur crime est tout simplement de situer le problème, au moment où l'on craint fortement une nouvelle révolte palestinienne, une troisième intifadha.Les Palestiniens refusent leur situation actuelle et même celle à venir, à supposer qu'il y en ait une, les autorités d'occupation bouchant quant à elles tous les horizons, ni à un ni à deux Etats. Quoi alors ' La réponse est encore une fois palestinienne, même si le monde se montre dangereusement sourd. En effet, quatre Palestiniens sur cinq (80%) approuvent la reprise des tirs de roquettes de la bande de Ghaza sur Israël, si le blocus dont le territoire palestinien fait l'objet n'est pas levé, indique un sondage publié lundi. Un autre devrait-on dire, et celui-ci ne fait que reprendre une tendance de plus en plus forte s'opposant et même depuis longtemps aux négociations avec Israël, et en faveur du soulèvement. Même le leader palestinien, Mahmoud Abbas, a décidé de ne plus s'y opposer, à la seule condition qu'un tel mouvement ne soit pas militarisé.La politique israélienne marquée par des massacres lui a donné raison. L'enquête d'opinion, publiée environ un mois après l'agression israélienne de juillet et août, et réalisée dans la bande de Ghaza et en Cisjordanie, indique que pour 44% des Palestiniens, la confrontation armée constitue le moyen le plus efficace de mettre fin à l'occupation israélienne et d'obtenir l'instauration d'un Etat palestinien ; 29% pensent que la voie devrait être celle des négociations, 23% celle de la résistance non violente. Il y a un mois, 53% des Palestiniens pensaient que la confrontation armée représentait le meilleur moyen de faire aboutir les revendications.Ce sondage est également riche par ce qu'il rapporte. Comme en ce qui concerne la popularité du Hamas qui a reculé. Si des élections législatives avaient lieu aujourd'hui, 39% des Palestiniens voteraient pour le Hamas et 36% pour le Fatah, un revers pour ces deux mouvements, mais aussi un rejet de la voie politique, jusque et y compris dans les endroits considérés comme acquis au Fatah de Mahmoud Abbas. Il s'agit de la Cisjordanie où le Fatah serait battu avec 33% des voix contre 39 au Hamas.Dans la seule bande de Ghaza, le Hamas recueillerait 40% des suffrages et le Fatah 39%. Le message est clair, il consiste en un rejet de la voie politique, ce qui doit être pris avec beaucoup de sérieux, mais le monde s'en est détourné, laissant l'Autorité palestinienne seule, sans la moindre possibilité de faire accepter un discours de paix et, par voie de conséquence, un processus qui a en fin de compte rapporté beaucoup plus à Israël qui a eu, selon une formule consacrée, «la paix et les territoires».Bien sûr que de nombreuses capitales ont laissé faire, ou alors détourné les yeux et même condamné les Palestiniens au silence. Ou alors, comme cela apparaît depuis peu, s'en prendre à eux avec des mots extrêmement durs alors qu'ils tentent de desserrer l'étreinte qui leur a été imposée et consiste en un face-à-face avec Israël.Ce qui n'est pas le cas avec ce flagrant parti pris pro-israélien et qui consiste à ne pas dénoncer la politique de colonisation, sinon à lui trouver des habillages pour éviter le langage de la vérité. Et ainsi dénoncer l'injustice faite au peuple palestinien. Le monde devrait prendre très au sérieux l'opinion palestinienne. Plus personne ne doute de l'inéluctabilité d'une nouvelle intifadha. Surtout les Palestiniens.
Posté Le : 01/10/2014
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : Mohammed Larbi
Source : www.elwatan.com