Algérie

Une nouvelle crise de lait en sachet sévit



La dernière crise dans la disponibilité du lait en sachet date de 2018, crise due à une insuffisance des quotas de poudre distribués aux différentes unités de transformation et de conditionnement du lait en sachet.On se rappelle qu'au mois de mars 2019, le ministère de l'Agriculture avait pris la décision de fermer 4 unités de production «pour cause de non- respect des cahiers des charges établis», avait annoncé le premier responsable de l'époque.
On se souvient aussi qu'après la fermeture de ces 4 usines de transformation, leurs quotas ont été réaffectés à d'autres unités, publiques ou privées. Ceci a permis aux unités bénéficiaires de ces suppléments de poudre de lait, d'augmenter leur production et de résorber cette crise.
A ce titre, le complexe laitier Giplait de Arrib (Aïn Defla) qui transformait 800 tonnes/jour pour approvisionner les wilayas de Aïn Defla, Médéa, Tipasa et dans une certaine mesure la wilaya de Djelfa, a augmenté ses capacités de production de 800 tonnes par jour, soit près de 1 200 tonnes journalières, ce qui a permis de trouver une solution à la crise en mettant sur le marché une production suffisante, répondant dans une large mesure à une demande sans cesse croissante.
Il faut quand même reconnaître que même si la crise avait été résolue, cela n'avait pas empêché les revendeurs, par décision unilatérale, de vendre le sachet à 30 DA jusqu'à 35 DA au dernier maillon de la chaîne, le consommateur, au vu et au su de tout le monde et en toute impunité.
Mais ces quotas supplémentaires qui devaient être renouvelés fin juin dernier n'ont pas eu lieu. Selon les informations recueillies auprès des responsables des secteurs concernés, le quota attribué au complexe Giplait d'Arrib, à titre d'exemple, au lieu des 1 200 tonnes par jour, a été revu à la baisse, soit 800 tonnes/j, ce qui a entraîné depuis le début du mois de juillet le retour à de nouvelles et fortes tensions sur la disponibilité du lait en sachet. De ce fait, pour le consommateur c'est une véritable galère pour en acquérir.
Selon certains responsables, le coupable est très vite trouvé et c'est le consommateur qui est pointé du doigt. On entend souvent certains responsables affirmer «le consommateur déraisonne et achète plus que de raison» alors que même si cela est vrai dans une certaine mesure, c'est parce que le père de famille, nous confirme-t-on, «sent une certaine insécurité dans la disponibilité du produit, c'est donc un réflexe en période de crise, de s'en procurer ?'plus qu'il en faut'' et être à l'abri d'un éventuel manque, quel que soit le produit». Comme dit le vieil adage «le malheur des uns fait le bonheur des autres», car cette crise est une aubaine pour les spéculateurs qui achètent le lait à 25 DA le sachet pour le revendre à 35 DA voire plus avec un bénéfice net qui se situe entre 8 et 10 DA l'unité.
Selon les informations que nous avons pu recueillir auprès de personnes qui ont tenu à garder l'anonymat, les spéculateurs font des prouesses pour échapper à tout contrôle. On nous a confié par exemple que le commerçant met à la disposition du distributeur son cachet humide qu'il appose sur le bon de livraison pour 200 sachets par exemple alors qu'il n'a livré que 100, l'autre centaine est vendue ailleurs et ainsi toute traçabilité est effacée.
Si de telles pratiques se généralisent au détriment du citoyen qu'on appauvrit au fil des jours, c'est que les spéculateurs ont encore de beaux jours devant eux.
Karim O.


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