Une nouvelle attention est accordée au secteur agricole

En plus de la politique d'austérité et devant la criticité de la situation économique du pays, s'appuyer sur des créneaux aux potentialités importantes est aujourd'hui l'unique solution qui s'impose.Parmi les secteurs ciblés, l'agriculture. Un secteur qui a fait, depuis l'indépendance, l'objet de plusieurs expériences qui n'ont pas apporté de résultats palpables. L'Algérie continue à importer beaucoup de ses produits alimentaires et agroalimentaires. Dans ce sens, à l'occasion de la Journée mondiale de l'alimentation, coïncidant avec le 18 octobre et célébrée sous le thème «Protection sociale et agriculture, briser le cercle vicieux de la pauvreté rurale», le ministère de l'Agriculture et du Développement rural s'est félicité de ces «exploits» durant le quinquennat 2009-2014.Dans un dossier remis à la presse à cette occasion, les responsables du secteur, à leur tête Sid-Ahmed Ferroukhi, déclarent que l'agriculture participe à hauteur de 9,8% au PIB national et occupe 2,5 millions de personnes dans 1,2 million d'exploitations agricoles et élevages. Le taux de croissance agricole a atteint plus de 11% durant le dernier quinquennat, dépassant ainsi l'objectif tracé de 8,33%. La valeur de la production agricole, qui représente 70% des disponibilités alimentaires dans le pays, a été estimée à 2761 milliards de dinars en 2014, soit l'équivalent de 35 milliards de dollars.Pour l'actuel quinquennat, une grande attention est apportée au renouveau agricole. Il est projeté de continuer sur la même démarche de l'ancien quinquennat 2009-2014. Il est signalé que durant cette période, une population de 14 millions d'habitants a été ciblée par le programme PPDRI avec plus de 9000 projets lancés dans 1437 communes. Mais seulement la moitié de la population ciblée a bénéficié de ces aides à l'intégration et la productivité en milieu rural.Zoom sur le milieu ruralIl est projeté d'atteindre 69,9 millions de quintaux de céréales en 2019, contre 34,4 millions de quintaux en 2014. Il en est de même pour la culture maraîchère avec un objectif de 161,3 millions de quintaux de maraîchage contre 129,8 millions de quintaux en 2015. Pour la pomme de terre, souvent objet de pénurie, il est prévu d'élever la production actuelle de 54,44 millions de quintaux en 2015 à 67,7 millions de quintaux en 2019.A la fin de ce quinquennat, il est projeté d'arriver à la production de 12,57 millions de quintaux de dattes, 6,2 millions de quintaux de viandes rouges, 5,76 millions de quintaux de viandes blanches, 4,25 milliards de litres de lait frais et 8,15 milliards d'?ufs. Selon le même document, le ministère de l'Agriculture compte aussi investir dans la ressource humaine en engageant une modernisation des méthodes de l'administration agricole et des investissements plus conséquents dans la recherche, la formation et la vulgarisation afin de faciliter la mise au point de nouvelles technologies et leur transfert rapide en milieu producteur, ainsi qu'un renforcement des services de contrôle et de protection vétérinaire et phytosanitaire, des services de certification des semences et plants, de contrôle technique et de lutte contre les incendies de forêt.Cette démarche entreprise par le ministère de l'Agriculture qui vise à développer les communes rurales est qualifiée de très ambitieuse, mais elle s'avère insuffisante pour ressusciter un secteur meurtri et incapable d'assurer une autosuffisance alimentaire pour notre pays. Les responsables du secteur devraient se pencher encore plus sur la question des exploitations agricoles délaissées par ces concessionnaires ou, pis encore, récupérées par l'Etat, déviées de leur vocation et urbanisées.