Algérie

Une nouvelle année difficile pour les familles modestes


A peine la signature de la loi de finances 2018 effectuée, les prix de beaucoup de produits ont déjà flambé.Au moment où certains se ruent sur les stations de service pour faire le plein de carburant avant la hausse des prix, des commerçants n'ont pas attendu le 1er janvier pour réviser leurs prix. Des produits agricoles à l'électroménager, les prix ont tous grimpé.
Avec l'augmentation du prix du carburant, tous les autres produits et services seront de facto plus chers. Selon les estimations de l'Association nationale des commerçants et des artisans (ANCA), tous les produits seront touchés par une augmentation de 3 à 5%. Sont exonérés de cette hausse les viandes rouges, les produits subventionnés et les fruits et légumes. «Même si le prix de revient des produits agricoles connaîtra une hausse, les prix de ces produits resteront tout de même stables, car ils obéissent à la loi de l'offre et la demande. Cette filière sera plus stable si les agriculteurs sont mieux encouragés, notamment à l'agriculture sous serres et en encourageant l'industrie agroalimentaire.
Mis à part ces trois secteurs, tous les autres produits seront concernés par une hausse qui ne dépassera pas les 5%. Toutefois, il n'est pas impossible de constater sur le marché des commerçants qui profiteront de cette hausse pour augmenter leur marge de bénéfice. Chose que nous dénonçons formellement. Nous appelons d'ailleurs les autorités à mieux gérer et accentuer le contrôle pour éviter la hausse des prix dès demain», explique Hadj Tahar Boulenouar, président de l'ANCA.
Sur la même lancée, l'Association de protection et orientation du consommateur et son environnement (Apoce) dénonce également cette hausse pratiquée avant même l'entrée en vigueur de la loi de finances 2018. «Notre problème est que nous avons adopté en Algérie le modèle de marché de vente libre, sans pour autant mettre en place les mécanismes de régulation qui permettent de protéger le consommateur des différentes surenchères pratiquées par les commerçants. J'entends par mécanismes, la concurrence et la disponibilité des produits qui, avec leur absence, le marché devient instable. Dans ce climat commercial déséquilibré, les prix ne connaîtront jamais de stabilité. La preuve, même les prix réglementés de produits subventionnés ne sont pas respectés.
Pour ne pas effacer ce qui reste du pouvoir d'achat, les autorités devront s'impliquer davantage même s'il le faut en bafouant certaines règles», recommande Mustapha Zebdi, président de l'Apoce, avant de dénoncer l'augmentation abusive de certains produits, tel que le lait cru.
Il prend l'exemple de Ghardaïa, où le lait est arrivé à 60 et 65 DA. Il cite également l'augmentation des prix de certains services, notamment de transport, où des taxis interwilayas ont procédé à des augmentations de 30 à 40% du prix habituellement pratiqué. La raison est l'augmentation des charges des transporteurs, premier impact de l'augmentation du prix des carburants. M. Zebdi appelle à la mise en place des différents mécanismes de régulation du marché et surtout le plafonnement de la marge bénéficiaire des produits de large consommation afin d'éviter un véritable chaos sur le marché dans les prochains jours.
De son côté, l'Union nationale des transporteurs dément et condamne, si elles existent, ces augmentations disproportionnées des prix. «Avec la hausse des prix des carburants, les charges de tous les transporteurs ont augmenté et la révision des prix est légitime, justifie Mohamed Belal, président de cette union. Nous avons demandé une augmentation de 10 DA seulement pour le transport urbain et nous en avons obtenu 5. Pour le transport interwilayas (tous types de locomotives confondues), une augmentation de 10 à 15% est prévue.» Pour lui, ces hausses de prix ne représentent rien face aux importantes charges des transporteurs, notamment avec la flambée des prix qui touche tout, y compris les assurances et surtout la locomotive elle-même.
Il ajoute également, que les véhicules aujourd'hui sont plus chers mais de moindre qualité. Leur durée de vie ne dépasse pas les deux ans. Une période pendant laquelle il est impossible au transporteur de rembourser les frais d'achat, encore moins d'entrer dans le bénéfice. Entre légitimité et craintes, le simple citoyen est le seul à payer les frais de cette crise.
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