Algérie

Une nouba mezmoum pour rappeler l'héritage d'Alger Cinquième festival national de musique andalouse Sanaâ



Une nouba mezmoum pour rappeler l'héritage d'Alger                                    Cinquième festival national de musique andalouse Sanaâ

Mustapha Benguergoura, accompagné par l'Ensemble régional d'Alger et l'association El Fen wa nachat de Mostaganem ont lancé, lundi soir à la salle Ibn Zeydoun de Riadh El Feth, la cinquième édition du Festival culturel national de musique andalouse sanaâ.
Après une balance et des réglages techniques tardifs, ce qui est déjà inacceptable pour une manifestation de ce niveau, la soirée est entamée avec la petite présentation de Mokdad Zerrouk, commissaire du festival. Mais il a fallu attendre dix minutes avant que la présentatrice n'entre en scène, laissant le public face à l'orchestre dans un curieux silence. «Ce festival s'inscrit dans la politique culturelle du pays consistant à réhabiliter le patrimoine matériel et immatériel national. C'est une manière d'exprimer la fidélité au travail de générations d'artistes. Le festival est une occasion pour les jeunes musiciens des associations de se retrouver et d'échanger leurs expériences et de mieux s'occuper du patrimoine», a déclaré Mokdad Zerrouk dans une déclaration lue par Aïssa Rahmaoui. Mustapha Benguergoura a choisi une nouba mezmoum pour lancer le festival. Avec sa voix particulière, il a interprété un m'cedar Ya man sakan sadri.
«C'est un choix délibéré faute de temps. Les concerts sont prévus pour durer de 45 à 50 minutes.» Mokdad Zerrouk a précisé que les associations qui participent au festival ont été sélectionnées. «Des enregistrements et des vidéos nous ont été envoyés, nous les avons écoutés et vus. La commission a fait son choix sur cette base. Les meilleures associations seront primées. Toutes les associations qui pratiquent la sanaâ sont les bienvenues. D'ailleurs, à Mascara et Mostaganem, on joue la musique andalouse mieux qu'à Alger.»
«Ma voix n'est pas à vendre»
Mustapha Benguergoura, 61 ans, est natif de Blida. Fils du cheikh Mohamed Benguergoura, figure connue de l'art andalou dans la ville des Roses, Mustapha s'est initié à la musique en commençant par la derbouka, le tar, puis les instruments à cordes. Aujourd'hui, lui qui enseigne la musique à l'association El Widadia de Blida, joue de tous les instruments. «Les jeunes s'intéressent à la musique andalouse. A El Widadia, nous avons 120 élèves. Il y a autant à El Fen Ou Al Adeb. La relève est assurée. Nous insistons beaucoup sur la formation dans ce genre de musique. Nos pères nous ont transmis cet héritage, nous allons, de notre côté, le transmettre à nos élèves, sans changer quoi que ce soit», a expliqué Mustapha Benguergoura après le concert. «Blida doit retrouver son public de l'andalou, comme ici à Alger.
Au dernier Festival maghrébin de musique andalouse à Koléa, j'ai animé un concert avec l'Ensemble régional d'Alger. Avec Abdelkader Chaou et d'autres artistes, j'ai fait une tournée à l'ouest du pays dans le cadre de la manifestation, Tlemcen, capitale de la culture islamique», a-t-il ajouté. Mustapha Benguergoura, qui possède des enregistrements à la radio et à la télévision, n'aime pas produire des albums. «Mes amis ont insisté pour que j'enregistre des CD, j'ai refusé. Et j'ai dit que ma voix n'est pas à vendre. Une fois, j'ai vu dans la rue des enfants en train d'écraser avec leurs pieds un CD d'un artiste connu. Cette image m'a choqué. Aussi, ai-je pris la décision de ne pas produire de CD», a-t-il confié. Il a assuré qu'El Widadia garde des enregistrements.
Mahieddine Abdelhafid, président de l'association El Fen Oua Al Adab de Blida, qui était à côté de Mustapha Benguergoura, nous a indiqué que les amateurs de l'andalou peuvent toujours demander des bandes sonores aux associations. «Nous avons nos propres archives. D'ailleurs, nous en donnons à Radio Blida pour les diffuser. On pourra, par exemple, nous demander un concert de Hadj El Mahfoud en 1940. Ces archives ne sont pas à vendre», a-t-il précisé. Après un arrêt forcé hier en raison des festivités du 1er Novembre, le festival reprendra cet après-midi avec un programme chargé avec le passage sur scène d'Amel (Sougueur), Motribia (Blida), Les Beaux-Arts (Alger), El Youssoufia (Miliana), Errachida (Cherchell) et Essoundoussia (Alger).
Jeudi et vendredi, le public andalou aura l'embarras du choix avec les concerts d'El Fen Oua Al Adeb (Blida), Cordoba (Alger), Errachidia (Mascara), Djenadia (Boufarik), El Fen Al Acil (Khemis-Miliana) et Ibnou Badja (Mostaganem). Cette année, le festival rendra hommage à Mustapha Behar dit El Hassar. «El Hassar est une grande figure de la musique andalouse, notamment algéroise. Il a cinquante ans d'expérience en tant que musicien. C'est un maître et fils de maître. Il a accompagné les grands noms de la chanson algérienne tels El Hadj M'hamed El Anka, Abdelkrim Dali, Mohamed Fakhardji et d'autres. El Hassar a beaucoup fait pour sauvegarder ce trésor qui est le patrimoine classique algérien», a indiqué Mokdad Zerouk




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