Algérie

Une nature sublime agressée par l'incivisme



Une nature sublime agressée par l'incivisme
Coutumes - «L'appel de Hammam Mélouane.» C'est en ces termes que les anciens expriment leur désir d'aller aux thermes qui se trouvent au pied de l'Atlas blidéen.
Les inconditionnels des lieux sont nombreux. Notamment les personnes âgées qui croient au signe imperceptible et «intérieur» de Sidi Slimane. Elles viennent tous les ans, soigner leurs rhumatismes, arthroses et ... idées noires qui les assaillent. La zyara devient incontournable. Hammam Mélouane ' les bains en couleurs ' les interpelle par le biais de signaux invisibles. C'est ce que confie cette vénérable grand-mère aux cheveux de neige venue de Tipasa. «Il m'appelle tous les ans à cette époque, en été, et quand je repars après mon passage aux thermes, je suis bien pour longtemps.» Il est 11 heures passées.
Le site de Hammam Mélouane, où affluent cars, taxis et autres voitures particulières, connaît en cette journée de samedi une activité des jours fériés. Les familles, à la recherche de détente, de relaxation et de répit, sont venues de toutes les wilayas avoisinantes. Hammam Mélouane qui «durant la décennie 90 a été déserté, connaît depuis une relance et un regain de visiteurs et de curistes», signale un quadragénaire qui gère également une concession de tentes à louer sur les bords du cours d'eau. Et quand on dit affluence, on dit accroissement de déchets laissés par les touristes en plus de leur incivisme. Les détritus amoncelés la veille sans doute, sont ramassés à mains nues par un employé de la mairie à l'heure où le soleil commence à chauffer. Sur les bords de l'oued aux eaux vives, des baigneuses et leurs enfants savourent les joies simples de la baignade tranquille. Des cabines en roseau ou en toile, louées à 200 DA la journée, sont alignées le long des berges. Le site pourtant si agréable, laisse à désirer quant aux mesures d'hygiène. Qu'à cela ne tienne. Les vacanciers du week-end n'y prêtent guère attention. D'autant que le bonheur des petits est contagieux. Tout de même, il y a absence flagrante d'hygiène, de mesures de préservation et d'aménagement des rives par le respect de certaines normes d'agencement environnemental. «Et pourtant, il nous a fallu un mois de travaux de déblaiement du gravier, d'arasement des bords à l'aide de gros engins, afin de préparer l'endroit et installer les petites cabines», affirme un gestionnaire des lieux. On veut bien le croire mais la manière de faire est en deçà du tourisme écologique de cette région. Des bassins faisant office de piscines ont été érigés, dans le lit de la rivière à l'aide de sacs de graviers. En outre la surface exiguë des bords de la rivière ne permet pas la pose d'autant d'abris. Dans l'ensemble rien n'attire sur le site de l'oued, si ce ne sont les eaux vives et limpides qui coulent depuis la source.
Le pèlerinage, les visites et les pique-niques constituent une importante source de revenus. Particulièrement en été. Alors pourquoi lésiner sur les moyens d'embellissement ' Que dire du vieil hôtel des Thermes ' Ici également aucun principe d'hygiène n'est respecté. C'est la cohue vers les cabines thermales et le «grand bassin». Le hall est devenu une mini-supérette où tout se vend, du pot de yaourt au savon et huiles essentielles. Le va-et-vient des curistes n'arrange pas la propreté du sol. La peinture des murs de la vieille bâtisse, jaunie par le temps, l'absence d'entretien, le laisser-aller ambiant... tout cela donne un sérieux coup à la beauté du site.


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