Algérie

Une mutation qui efface les idées



Il était une fois un jeune intellectuel rebelle et révolté. Il parlait de politique à l'époque où les gens se moquaient et montraient du nez, comme dirait Brel, ceux qui le faisait. Lui, de son côté, trouvait superficiels les jeunes de son âge qui parlaient de musique, de «boufa» (soirées dansantes entre amis et amies) et de filles. Les jeunes de son quartier s'étonnaient, eux, du fait qu'ils ne l'ont jamais vu avec une fille, au lycée ou dans la vie.A l'âge adulte, il est toujours rebelle et révolté. Le temps passe. L'ancien intellectuel de gauche est devenu, comme il le dit lui, «un modéré». Ainsi, Il est content quand le bloc socialiste en Europe a cessé d'exister. Il entre souvent en conflit avec les islamistes qu'il trouve extrémistes dans leurs idées. Mais, depuis quelques années, il s'est, avec eux, réconcilié. Maintenant, il est avec tout ce qui est violence et semble avoir perdu tout ce qui est réflexion et idées. Il est tout le temps, jour et nuit, en train de se plaindre, de vociférer et de râler. L'ancien jeune intellectuel rebelle et révolté ne s'est pas rendu compte qu'il est devenu un vieux schnock râleur, toxique, un bouffeur d'espoir, comme dirait Brel, et un déprimé.
K. B.
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