Algérie

Une morale très sélective



Dans une semaine, jour pour jour, le Mondial de football accueilli pour la première fois en terre arabe, débutera au Qatar, après des semaines et des semaines de critiques, plus ou moins virulentes, sur l'environnement et les droits humains, émanant pour l'essentiel des pays occidentaux, volontiers donneurs de leçons, en la matière.Le choix de la période automnale s'explique par le fait qu'il fallait éviter les grandes chaleurs, caractéristiques de la région moyen-orientale, et la valse des arrivées des pays participants a déjà commencé, même si un grand nombre de stars du ballon rond était encore mobilisé par les clubs de prestige. Des rencontres «historiques» sont attendues comme celle qui opposera l'Iran aux Etats-Unis après une première apparition contre l'Angleterre. Là encore, la politique sera de mise puisque les médias occidentaux sont chargés de suivre à la loupe les gestes «symboliques» des joueurs de la «Team Melli» en relation avec ce que leurs pays appellent «la répression de la contestation» dont on voit bien qu'elle est instrumentalisée.
Les regards seront en outre braqués sur l'étoile finissante du Portugal, Cristiano Ronaldo, qui vient d'accuser dans une interview retentissante Manchester United de l'avoir «trahi».
Depuis que la FIFA lui a attribué, en décembre 2010, l'organisation de la Coupe du monde 2022, le Qatar, petit Emirat gazier du Golfe, a subi une multitude d'attaques frontales sur de prétendues atteintes aux droits de l'homme et autant de critiques sur son «incapacité à honorer les exigences» d'une telle compétition. Même au moment du déroulement de la fête sportive, les esprits chagrins qui s'efforcent, sans cesse, de ternir Doha seront encore à la recherche de la moindre petite bête, histoire de gâcher le rendez-vous et de démontrer, ainsi, que ce genre d'évènements ne doit ni ne peut avoir lieu en terre arabe. Pour être à la hauteur des attentes, le Qatar a dépensé quelque chose comme 200 milliards d'euros et on ne connaît pas beaucoup de pays parmi ceux qui s'en prennent, depuis quatre ans, à sa désignation comme terre d'accueil du Mondial, capables d'en faire autant. Ils auront vraiment tenté tous les moyens, usé de tous les coups bas, mais leurs attaques frontales n'ont pas eu l'impact recherché.
Les justices suisse, américaine et française avaient brandi des «soupçons» de corruption, bien avant les procès sur des «atteintes à l'environnement», les ONG assurant que la construction des sept stades de 40 à 80000 places sera nuisible à la neutralité carbone, et les médias occidentaux de crier à l'absurdité des arènes climatisées. Faute de conclure, la dernière salve avant l'ouverture du Mondial concerne les droits humains et pour y répondre le Qatar a fait défiler des milliers de travailleurs étrangers dont le «sort injuste» a souvent «bouleversé» les pleureuses occidentales pour démontrer, haut et fort, qu'ils sont un maillon volontaire de la fête. Mais ni les ONG ni leurs pays n'entendent désarmer, et leurs inquiétudes sur la condition des LGBT et autres relations «criminalisées» serviront de prétexte à certaines sélections pour afficher un brassard contre les «discriminations». Preuve que la FIFA a bon dos quand elle prétend ne «plus donner de leçons de morale».


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