Une molécule révolutionnaire

Les laboratoires algériens «Beker» développent le médicament «Sofos 400».«Fiers» étaient les responsables des laboratoires «Beker» en présentant hier à Alger le nouveau médicament «Sofos 400 (Sofosbuvir 400 mg) qui est une molécule révolutionnaire dans le traitement de l'hépatite «C». En Algérie, la prévalence de cette pathologie de santé publique majeure est estimée à un pour cent (1%) de la population. Six wilayas de l'est du pays sont sujettes à cette endémie dont la prévalence en ces lieux se situe entre 1,09 et 7,63%. Ce nouveau médicament, fabriqué depuis trois mois déjà, représente une avancée majeure dans la prise en charge de cette maladie. Il va renforcer significativement, selon les présentateurs, l'arsenal thérapeutique algérien. Le secrétaire général de ces laboratoires, Rachid Kerrar, qui était assisté du professeur Nabil Debzi, chef du service hépathologie à l'hôpital Mustapha d'Alger, a souligné dans son intervention, l'efficacité de ce médicament prouvée à «plus de 95% pour une durée de traitement relativement courte de 12 semaines». L'efficacité des traitements actuels ne dépasse guère les 50% sur une période de 48 semaines, voire davantage, lit-on sur le communiqué de présentation du «Sofos 400». Répondant à la presse quant à son éventuelle exportation, Kerrar a expliqué que «des négociations sont en cours alors que des problèmes d'enregistrement se posent». Il a également indiqué que l'Algérie est le seul pays de la région à fabriquer ce nouveau médicament. Toutefois, il a «invité» les patients et officines d'autres pays de «venir en Algérie se ravitailler en ce médicament curateur, innovant et performant» dont le coût est très réduit et la disponibilité assurée. Une demande de remboursement à la Cnas a été formulée pour ce médicament dont le coût a été réduit de 60 à 70%. Selon Hamid Bouallag, président des Associations thérapeutiques validées 60% de guérisons sont enregistrés parmi les patients affectés par cette maladie, «bithérapie pégyle» pour le coût de 2,5 millions de dinars pour chaque cas. C'est dire l'économie qui sera réalisée en adaptant ce nouveau médicament dans le traitement de cette maladie. Les nouveaux traitements de 12 semaines proposés en Algérie coûteront 294.000 DA soit l'équivalent de 300 euros quand on sait qu'un comprimé coûte 3500 DA. Le coût actuel via l'importation de ce médicament, revient au Trésor algérien la bagatelle de 600 euros soit 50.000 euros pour un traitement complet de même durée! Il est connu que l'hépatite «C» affecte près de 150 millions d'êtres humains dans le monde. Cette maladie sournoise évolue le plus souvent vers le cancer et la cirrhose du foie entraînant le décès de quelque 500.000 individus/an selon un rapport de 2015 émis par l'Organisation mondiale de la santé (OMS). Les laboratoires pharmaceutiques Beker, sont une société à capitaux exclusivement algériens. Ils sont spécialisés dans le développement et la production commerciale de médicaments génériques de molécules innovantes répondant aux standards internationaux. Le portefeuille de production comporte une centaine de produits couvrant des aires thérapeutiques diverses telles que la cardiologie, le système nerveux central, l'infectieux, la gastrologie, etc...