Une molécule «miracle» en co-développement

Le groupe pharmaceutique américain Pfizer a annoncé, hier, qu'il allait consacrer jusqu'à 2,85 milliards de dollars pour obtenir une partie des droits sur un traitement innovant du cancer actuellement développé par son concurrent allemand, Merck KGaA.Pfizer va payer d'entrée 850 millions de dollars à Merck KGaA et est susceptible de lui verser jusqu'à 2 milliards de dollars supplémentaires si la molécule MSB0010718C devait tenir ses promesses, selon un communiqué publié par le géant américain. Cette molécule fait partie d'une nouvelle catégorie d'anticorps baptisée «anti PD-L1» qui pourrait se révéler efficace contre toute une variété de cancers. Pour l'instant, elle ne fait que l'objet d'études de phase 1, c'est-à-dire qu'elle se trouve au tout début de sa phase de développement.Pfizer et Merck KGaA ont convenu de financer, à parité, les coûts de développement de ce traitement et de partager à 50/50 ses éventuelles futures recettes. Le rapprochement entre Pfizer et Merck KGaA va permettre d'engager, dès l'année prochaine, jusqu'à 20 programmes de recherche plus ambitieux (phase II et III), notamment pour étudier l'efficacité du MSB0010718C en association avec des molécules existantes du portefeuille du groupe américain.MSB0010718C est actuellement testé pour le traitement du cancer du poumon et le cancer des ovaires. Une étude plus avancée (phase II) porte sur une forme rare de cancer de la peau, le carcinome à cellules de Merkel. «Les premiers résultats (...) sont impressionnants», a souligné le responsable de la recherche mondiale de Pfizer, Mikael Dolsten, cité dans le texte.Le coût important de cette collaboration a conduit Pfizer à revoir à la baisse ses prévisions de résultats pour l'exercice en cours.Au lieu d'un bénéfice ajusté par action compris entre 1,50 et 1,59 dollar, le groupe ne vise plus que 1,40-1,49 dollar. Pfizer prévient aussi qu'il pourrait être amené à revoir dans ses comptes la valeur de son anticancéreux Xalkori. La révision à la baisse pourrait atteindre de 259 à 400 millions de dollars avant impôts, précise le groupe.