Une «mission de sécurité» au Niger devrait être approuvée par l'Union
européenne, lors de la réunion de ses ministres des Affaires étrangères, jeudi
et vendredi, à Bruxelles. Certainement sous l'impulsion du Quai d'Orsay, six
Français figurent parmi les 12 Européens retenus au Sahel par ‘'Aqmi'' et un groupe dissident, cette mission au Sahel, avec
comme priorité le Niger, aura pour rôle d'améliorer les moyens de lutte contre
le terrorisme et le crime organisé, dans la région à travers notamment, une
aide à la formation des forces de sécurité, en particulier des gendarmes, grande
spécialité française. Ainsi, cette mission prise dans le cadre du concept de
gestion de crises de l'UE, et devant débuter avant l'été, justifiera la
présence de forces militaires étrangères, sous le parapluie bruxellois. Cette
intrusion militaire, toute européenne qu'elle est, semble plutôt favorable à
Paris dont la présence, qui a été considérablement renforcée à partir de 2010, dans
de nombreux pays de la région comme le Niger, la Mauritanie ou encore le
Mali, a été fortement critiquée par l'Algérie, particulièrement.
Le ministre de l'Intérieur et des Collectivités locales, Dahou Ould Kablia
avait déclaré, à ‘'France 24'', en février 2011 que «la coopération régionale
en matière de lutte opérationnelle marche mal, parce que les moyens sont
disproportionnés. L'Algérie peut mettre beaucoup de moyens, ces pays-là peuvent
en mettre beaucoup moins», a-t-il dit. «Ces pays-là ont des accords avec
d'autres puissances», comme la
France, a-t-il poursuivi. «Cela ne nous dérange pas, mais ça
peut nous créer des problèmes d'une autre nature, si l'Algérie s'associe avec
un pays non concerné directement et qui ne partage pas les mêmes valeurs, religieuses
en particulier ; cela veut dire que l'Algérie musulmane s'associe avec un pays
non musulman pour combattre des musulmans», a ajouté Ould
Kablia. «Cela peut se retourner contre nous et contre
vous», a-t-il ajouté, en soulignant que «ça peut accentuer le sentiment de
rancÅ“ur des populations locales contre la présence française ou celle d'unités
étrangères, dans leur pays». Le Niger, frontalier avec l'Algérie, a été
particulièrement ciblé par cette mission européenne parce qu'il est confronté, à
la fois à des problèmes sécuritaires et aux menaces de famine. 12 millions de
personnes sont menacées par la famine au Sahel, et selon l'Unicef, jusqu'à 1,5
million d'enfants de moins de 5 ans risquent de souffrir, cette année, de
malnutrition aiguë, sévère, si rien n'est fait pour lutter contre le spectre de
la famine.
Par ailleurs, et concernant le front nord malien, le mouvement islamiste
armé touareg «Anssar Dine»
a affirmé contrôler le nord-est du pays et vouloir libérer au moins 110
prisonniers civils et militaires qu'il détient. Dans un communiqué adressé, hier,
à l'AFP, le Mouvement indique contrôler Tinzaouatine,
Tessalit et Aguelhok. Combattant
aux côtés du Mouvement national pour la libération de l'Azawad,
le MNLA, contre l'armée malienne, depuis le 17 janvier dernier, cette entente
pourrait être remise en cause pour objectifs divergents recherchés par les deux
factions terguies. En effet, ‘'Anssar
Dine'', créé par une figure des rébellions touareg
des années 1990 au Mali, Iyad Ag
Ghaly, veut appliquer la Charia' au Mali par la
lutte armée, alors que le MNLA veut une République.
Cette divergence «officielle» pourrait conduire à une lutte pour le
contrôle du Nord malien, si d'aventure les Touaregs parvenaient à faire
sécession de Bamako et créer une zone de tension à la frontière algérienne. Alger
a clairement affiché son refus à un quelconque démantèlement de ses pays
voisins, la Libye
ou le Mali, menacés par une telle option.
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Posté Le : 21/03/2012
Posté par : sofiane
Ecrit par : Moncef Wafi
Source : www.lequotidien-oran.com