Au moment où des milliers de femmes célèbrent le 08 mars dans la joie et la gaité en s'offrant toute une journée de bonheur et de détente, d'autres ne le connaissent point et affrontent un sort des plus misérables comme cette fouilleuse d'ordures, qui partage le quotidien des rats et des chiens errants à la recherche du plastique, ou autres objets utiles à revendre et de "quelque chose », encore propre à consommer.En ce jour mémorable, où plusieurs femmes reçoivent des cadeaux, des roses et des compliments, cette oubliée de la société, continue à trimer et à fouiller dans les tas d'ordures de la décharge publique de Fornaka, qui demeure son unique territoire qu'elle connait parfaitement et ce, depuis quarante années de misère. Cette misérable vient d'une ferme coloniale qui a fini par tomber en ruine par manque d'entretien, sa mère est morte depuis longtemps d'un cancer qui l'a emporté rapidement, faute de soins et de traitement et son père a abandonné le foyer, quand elle avait dix ans. Quant au reste de la famille, les frères se sont mariés et ont quitté la ferme pour d'autres destinations. Restée seule, elle a choisi de survivre au sein de cet immense dépotoir parmi d'autres collecteurs de matières plastiques. Tôt le matin, elle se lève, se dirige vers la décharge, guette l'arrivée des camions de déchets ménagers, attend impatiemment le déversement des ordures, se voile le visage et passe à l'action sans trop attendre. Munie d'une tige métallique courbée L'infortunée fouille dans les tas d'ordures à la recherche du moindre bout de plastique qu'elle glisse au sein d'un sac en jute qu'elle traine avec elle d'un endroit à un autre. Souvent, elle trouve au cours de sa quête de plastique, des restes de nourriture qu'elle essuie avec le revers de sa main et les met dans une sacoche. Une fois son sac plein, elle s'en va le décharger sous un olivier et prendre quelques minutes de bref repos en s'offrant un bout de nourriture de ses "trouvailles". A midi, le camion de la collecte des objets pointe à l'horizon, la fouilleuse d'ordures va à sa rencontre, montre du doigt sa provision que l'un des ouvriers va ramasser. Payée au kilogramme, la femme qui n'a jamais entendu parler du 08 Mars, cette journée particulière où toutes les femmes du monde la célèbrent dans la joie en s'offrant quelques heures de bonheur, empoche son dû et retourne vers sa chaumière où le froid, la misère et la peur cohabitent à longueur d'année avec cette damnée de la terre.
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Posté Le : 07/03/2014
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : L Ammar
Source : www.reflexiondz.net