Algérie

Une mise à niveau indispensable



La mise en conformité de l'arsenal juridique dans le secteur de la communication et de l'information, semble s'acheminer vers une étape décisive.Le Conseil du gouvernement vient d'examiner un avant-projet de loi organique relative à l'information, conformément aux dispositions de l'article 54 de la Constitution. L'avant-projet devra également être présenté devant le prochain Conseil des ministres, croit-on savoir. Ainsi, cette loi organique vient conformer les textes de loi en vigueur dans le secteur de l'information avec les dispositions légales de la nouvelle Constitution. Très attendue par les professionnels du secteur, cette nouvelle loi organique devra sceller les fondements d'une nouvelle étape d'une presse démocratique et pluraliste. Pour le gouvernement, qui vient de plancher sérieusement sur la question, cet avant-projet de loi vient «conférer au texte un caractère novateur, en accord avec les dispositions de la Constitution, ainsi que les mutations induites par le développement technologique», indique le communiqué des services du Premier ministre, sanctionnant cette réunion de l'Exécutif gouvernemental.
En effet, les lois régissant le domaine de la presse n'ont pas évolué et sont même restées en inadéquation, face aux mutations gigantesques opérées par la presse nationale, dans ses différents supports, notamment ceux technologiques. Les chaines de télévision, dont les statuts étrangers confortent cette idée de paradoxe ambiant, sont un exemple parfait pour illustrer l'urgence d'une mise à niveau des textes de loi du secteur. Parallèlement, l'évolution du secteur de l'information et de la communication, tant sur le plan des nouvelles technologies de l'information, que sur le plan sociopolitique, a produit des paroxysmes extrêmes avec la réalité nationale. Un décalage tant sur le plan légal, que sur le plan de l'éthique professionnelle.
Les pouvoirs publics qui s'étaient longtemps opposés à une ouverture du champ audiovisuel au privé, ont été pris de court par une situation imposée de facto. Du coup, après des années d'exercice et de pratique à la limite de l'illégalité, le champ audiovisuel national est appelé à se conformer aux lois de la République. Une série de dispositions sont prévues dans ce contexte, notamment la domiciliation des chaînes privées, de droit étranger, en Algérie, et la révision des statuts de TDA, afin de permettre à cet établissement public d'être l'interface, entre les chaines privées et les différents fournisseurs de prestations satellitaires. Une étape cruciale pour les patrons des chaînes de télévisions privées, qui devra consacrer davantage de clarté et réduire les charges, jugées onéreuses. Parallèlement, le secteur des médias électroniques a également besoin d'une meilleure vision, à la fois stratégique, que légale, afin de le réorganiser et de le propulser conformément aux nouvelles orientations géopolitiques nationales.
Le spectre de guerres de quatrième génération étant la tangente conjoncturelle, il convient de rappeler dans ce cadre le rôle qui échoit aux médias, notamment électroniques dans les guerres de propagande et de lobbying international. Mais pour cela, les sites et médias électroniques ont besoin d'une meilleure valorisation, autant que les médias classiques. Tout cela devra être contenu dans les deux nouvelles lois, organique et celle relative à l'audiovisuel, qui seront fin prêtes dans quelques semaines, selon toute vraisemblance. «L'avant-projet de loi contribuera à consolider la liberté de la presse écrite, audiovisuelle et électronique et à favoriser l'émergence d'une presse solidement ancrée dans les réalités nationales, consciente des enjeux et respectueuse de l'éthique et de la déontologie», note le communiqué des services du Premier ministre. Il y a lieu de rappeler que la presse nationale algérienne a traversé plusieurs étapes, depuis la fameuse ouverture démocratique des années 90, où son rôle a été majeur, tant sur le plan de la démocratisation de la vie publique, mais aussi dans l'exercice de son rôle en tant que contre-pouvoir, contribuant à la sensibilisation de l'opinion publique et à la critique constructive des politiques d'Etat. L'avant-projet de loi devra consacrer et renforcer ce volet de l'utilité publique et de l'intérêt général, qui font partie des principes fondamentaux de la presse nationale.


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