La sécurité aux frontières et dans les grandes villes du pays, dans les aéroports également, a été relevée de plusieurs crans à la suite d'une série d'informations inquiétantes, confirmées par la tentative d'attaque d'un site gazier au sud du pays, moins d'une semaine après le déplacement du vice-ministre de la Défense à la 4ème Région militaire. Le déplacement du général de corps d'armée Gaïd Salah dans cette région frontalière avec la Libye et la Tunisie était tout sauf une visite de travail de routine.Les informations en provenance de Libye font peur et suscitent à Alger une vive préoccupation avec le pourrissement de la situation politique et le chaos sécuritaire. Car de l'aveu même de chefs de groupes armés libyens restés plus ou moins «loyalistes» à l'un des deux camps qui se disputent le pays, Daech a presque bouclé sa toile dans le pays et est actuellement en train de s'étendre vers le Sahel.La menace sur la sécurité de l'Algérie est réelle, d'autant que le bouclage des frontières Est du pays intervient après les avertissements d'un officier libyen selon lequel Daech est susceptible de pénétrer en Algérie à travers les frontières libyennes et celles de pays du Sahel.L'émiettement et le morcellement des cellules terroristes de Daech, en perte de vitesse en Syrie et en Irak est en train de se répandre insidieusement en Europe, pour desserrer l'étau exercé par les bombardements russes, français et des Etats-Unis. Mais, la menace englobe également et très probablement l'Algérie, pour ne pas dire les pays maghrébins. Le renforcement de la sécurité aux frontières, en particulier au Sud, à l'Est et l'Ouest, la mise en place d'un discret renforcement du dispositif sécuritaire dans les grandes villes du pays, avec un renforcement des effectifs à Alger de crainte d'attentats terroristes, signifie clairement que la menace est sérieusement prise en compte.Il est clair que la menace de Daech est une réelle source d'inquiétude et que l'Algérie reste une cible potentielle. Ensuite, que les groupes terroristes d'Aqmi sont toujours actifs à l'intérieur du pays et constituent eux également une autre source d'inquiétude, en dépit de l'effritement de leurs rangs. Et, si la sécurité des frontières a été renforcée, il y a également celle dans les grandes agglomérations à prendre en charge, la dernière tentative à Maatkas, en Kabylie, est un avertissement sérieux à prendre en compte dans cette logique de lutte contre les nouveaux réseaux terroristes.Si cette franchise terroriste a ses réseaux en Europe, elle en a également au Maghreb, qui risque de pâtir de ce danger qui pourrait non seulement déranger sa sécurité, mais ruiner les espoirs de relance économique avec les départs des groupes industriels et pétroliers étrangers. Une double menace que l'Algérie veut éviter à tout prix. Mais, en y associant ses partenaires régionaux comme la Tunisie, mais également la France, point d'impact et d'arrivée des éléments terroristes de Daech. La prochaine rencontre de haut niveau à Alger les 9 et 10 avril prochain devrait reconfigurer la coopération sécuritaire entre les deux pays à l'aune de la nouvelle menace.
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Posté Le : 29/03/2016
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : Mahdi Boukhalfa
Source : www.lequotidien-oran.com