Algérie

Une menace multiforme



Une menace multiforme
Avec plus de 3.000 tonnes de déchets urbains, la wilaya de Tizi Ouzou est dans le peloton, pour ne pas dire en tête des wilayas où l'environnement est menacé. Selon une étude effectuée par des enseignants universitaires, la situation environnementale est plus que préoccupante. La même étude a révélé que la quantité moyenne journalière d'ordures générée par le citadin est de 0,74 kg, alors que le rural génère 0,50 kg/jour. Le mode de vie en ville ou dans les villages tend à se ressembler. Selon la même étude, il existe dans la wilaya de Tizi Ouzou plus de 1.500 décharges sauvages s'étendant sur une superficie globale de 75 ha. Le nombre de décharges contrôlée et/ou surveillées ne dépasse pas la quinzaine. L'administration, dans sa lutte contre cette prolifération des déchets et des décharges sauvages, fait état de 48 études de schémas directeurs de gestion de déchets ménagers, dont une dizaine ont été approuvés et une douzaine en cours d'approbation. Elle fait part de la réalisation de 7 centres d'enfouissement technique (CET), dont trois sont opérationnels à Oued Falli (Tizi Ouzou), Draâ-Sachem (Draâ El Mizan) et (Ouacifs). Un autre est en cours de réalisation à Boghni et trois autres continuent à faire l'objet d'opposition obligeant de ce fait les pouvoirs publics à recourir à la force publique. C'est le cas de celui de Boubhir, considéré comme le plus important avec son « rayonnement » sur 10 communes. Selon le premier magistrat de la wilaya, « ces CET serviront à canaliser les ordures ménagères de 50 communes sur les 67 que compte la wilaya ». Outre les déchets ménagers, les déchets hospitaliers et industriels constituent une véritable menace pour l'environnement. Selon l'étude sus-mentionnée, les quantités de déchets générées par les établissements hospitaliers ne sont nullement minimes. Elles sont estimées à plus de 6 t/j pour 10 hôpitaux, 31 maternités, 268 salles de soins, 57 polycliniques, 14 laboratoires et 211 cliniques recensés à travers la wilaya. Les déchets industriels sont de l'ordre de 525 000 tonnes dont une énorme quantité de déchets inertes issus du bâtiment et de carcasses de voiture hors d'usage.Rejets liquidesOutre la pollution solide, la wilaya fait aussi face à la pollution hydrique causée principalement par les rejets des eaux usées qui se déversent directement dans les cours d'eau mais aussi dans la mer, notamment à Tigzirt et Azeffoun. Des stations d'épuration ont été récemment réalisées à Tassalast pour Tigzirt et à M'lata près d'Azeffoun. La côte de la Kabylie souffre aussi de la pollution offshore due aux rejets des bateaux. Ainsi, il est urgent de pallier les dégâts qui peuvent affecter la santé des populations, diminuer l'attrait pour le tourisme et les loisirs, dégrader les écosystèmes et diminuer la valeur du foncier littoral. Cette pollution est vue comme un frein pour le développement des activités liées au milieu marin telles que la pêche et le tourisme balnéaire. Il est à noter que, selon une étude effectuée par le bureau d'études le Centre national des technologies et du consulting (CNTC) sur l'environnement dans la wilaya, les déchets dus aux eaux usées domestiques sont estimés à environ 135.000 m3/jour. A cette quantité, il y a lieu d'ajouter les rejets liquides industriels de l'ordre de 142 m3/an mais aussi les 10.286 m3 de rejets de margine et 533 tonnes de grignons générés par la trituration de l'huile d'olive par 471 huileries dont 311 traditionnelles considérées comme des unités à grande consommation d'eau. Un arrêté de wilaya a sommé d'ailleurs 147 d'entre elles à cesser leur activité jusqu'à leur conformité avec les règles en matière d'exploitation et d'adaptation aux standards exigés. Cette mesure a été prise du fait de la menace que représentent les résidus de ces huileries qui se déversent directement dans les cours d'eau provoquant ainsi des dégâts incommensurables à la faune et la flore vivant dans et aux abords de ces cours d'eau et barrages comme celui de Taksebt. La sonnette d'alarme a été tirée avec les états généraux par daïra sur l'environnement initiés l'année dernière par le wali, Abdelkader Bouazghi. L'incivilité et le manque de moyens sont les principales sources de dégradation de l'environnement dans la wilaya de Tizi Ouzou, avait-on remarqué. L'APW a certes institué le prix « Rabah-Aïssat » du village et de la ville la plus propre pour tenter d'inciter les populations et les élus locaux à faire preuve de civisme. Un concours qui n'a pas suscité cette année une large adhésion. L'environnement ne semble guère être la première des préoccupations des uns et des autres.




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