Algérie

« Une médaille olympique, j'y crois »


Vous avez été la première athlète qualifiée aux jeux Olympiques 2012. Comment savourez-vous cette qualification 'Je peux dire que je reviens de loin. Ce cycle olympique a été des plus durs de ma carrière. J'ai été forcée à l'arrêt pendant un an et demi. Au début, j'avais du mal à m'illustrer, notamment avec la modification de la réglementation. Je ne pouvais plus utiliser certaines techniques qui me permettaient de gagner. L'année 2010 ne fut pas brillante. Heureusement que j'ai pu redresser la barre en 2011. J'ai d'ailleurs pu gravir des marches au ranking mondial. Ce qui m'a permis de décrocher mon billet pour Londres 2012. Je tiens à préciser que l'objectif n'était pas seulement la qualification, je voulais aussi figurer parmi les meilleures. Il me reste encore le championnat d'Afrique en avril à Agadir, où je compte améliorer mon classement.
Durant quelle compétition avez-vous senti que le ticket pour la manifestation olympique n'allait pas vous échapper '
C'était à l'open de Paris. La médaille d'argent a été pour moi le déclic. Cela m'a permis de continuer sur la lancée.
Maintenant que vous êtes sûre d'être à Londres, pensez-vous que le facteur temps sera suffisant pour préparer un événement d'une telle envergure '
Une médaille olympique se prépare durant tout un cycle olympique. J'ai eu des perturbations, notamment les changements répétés d'entraîneurs. Le judo à ce niveau regroupe l'élite mondiale. Il faut avoir tout un entourage sain et la stabilité dans l'encadrement. Il y a aussi l'importance d'être au top mentalement. Mais rien n'est encore perdu. J'ai fait beaucoup d'efforts et de sacrifices. Je suis prête à en faire encore. Il reste pratiquement quatre mois. Ce qui me fait plaisir est le retour de mon entraîneur Mohamed Beheddou. J'espère qu'on va mettre le paquet.
L'équipe nationale a connu la création d'une sélection olympique. Est-ce que le fait de la mettre en place vous a été bénéfique '
Même si ça n'a pas réussi à 100%, ce fut une bonne idée. C'était une décision indispensable. En tant que médaillés olympiques, on n'a plus droit de reculer. Donc, il est nécessaire qu'on ait une prise en charge. La deuxième sélection va permettre de mettre dans le bain des juniors. Ces derniers n'ont pour le moment que l'objectif continental. Mais, le fait de les injecter pourrait être synonyme de progression en un temps record. La faille est qu'on a tardé pour établir un programme spécifique à chaque sélection.
Le championnat d'Afrique 2012 sera la dernière chance de l'Algérie pour qualifier un troisième athlète aux JO 2012. Ce sera entre Benamadi et Saïdi Kahina dans la qualification continentale, sachant que la fédération algérienne tablait sur quatre qualifications...
Pour les JO 2012, c'était très difficile de figurer parmi les qualifiés. Le système a été des plus durs. On aurait pu faire mieux si on avait bien calculé. En sus, il n'était pas évident d'assimiler une formule aussi compliquée.
Vous sentez-vous capable de rééditer la performance de Pékin 2008 '
J'y crois fort à une médaille. Mentalement, je suis super motivée, plus qu'en 2008. Ce qui compte est de garder cette pêche. Mon souhait le plus cher est que j'arrive à bien gérer cette dernière période précompétitive.