Algérie

Une matinée de débrayage



Une matinée de débrayage
Les « taxieurs » sont en colère, et pour le faire savoir, ils ont éteint leur compteur durant la matinée d'hier. Les chauffeurs de taxi, collectif et compteur de la wilaya d'Alger, ont observé hier de 7h à 11h 30 un arrêt de travail à l'initiative du Bureau exécutif des chauffeurs de taxi de la capitale, affiliée à l'UGCAA. Des débrayages cycliques, chaque dimanche, sont envisagés et ce, à partir du 14 juin, si la tutelle ne satisfait pas leurs revendications. Par ailleurs, les grévistes prévoient l'organisation d'une « marche à escargot » avec leurs véhicules, de la place des Martyrs à la place du 1er Mai. « Nous poursuivrons notre mouvement de protestation jusqu'à ce que la tutelle nous ouvre les portes des négociations et satisfasse nos revendications que nous jugeons très légitimes », nous a déclaré hier Bouaïcha Abdelkader, chargé du social à l'Union générale des commerçants et artisans algériens (UGCAA). Les revendications des chauffeurs de taxi de la wilaya d'Alger s'articulent essentiellement autour du règlement du problème des impôts, dont le traitement par l'administration est jugé « aléatoire et ségrégationniste », et l'institution d'un statut particulier pour la corporation.Aussi, réclament-ils la révision à la hausse des tarifs pratiqués par les chauffeurs de taxi collectif, la permission d'utiliser un chauffeur doubleur, la liberté du choix des itinéraires, la réorganisation des stations et la lutte contre les transporteurs clandestins. Selon le représentant des grévistes, « la direction des transports n'a pas appliqué le décret exécutif du 17 décembre 2002 qui définit le prix du kilomètre à 3,50 DA et la commission technique de la direction des transports de la wilaya d'Alger ne s'est pas réunie depuis trois ans », a-t-il déploré. Pourquoi ne travaille-t-on pas la nuit ' A cette question, les quelques « taxieurs » rencontrés hier à la place Audin ont avancé l'argument sécuritaire et les agressions dont ils seraient l'objet. « Nous avons perdu 60 chauffeurs tués par des malfaiteurs durant les courses de nuit, et leurs véhicules volés », a riposté de son côté Abdelkader Bouaïcha.Et un autre d'ajouter : « Un collègue à moi a été poignardé de 17 coups de couteau et n'a dû son salut qu'après plusieurs jours passés dans le coma », pour dire tout le risque qu'encourent ces artisans. Toutefois, force est de constater que le mot d'ordre de grève lancé par le syndicat a connu un suivi mitigé. Des chauffeurs de taxi, compteur notamment sillonnaient comme d'habitude les rues de la capitale, hier, avec des passagers à bord.
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