Siège de la direction générale de l'entreprise chargée du ramassage des ordures ménagères de la capitale, NetCom. Il est 10h. Ahmed, le chauffeur de la benne-tasseuse, qui sillonne rues et ruelles depuis 4h du matin, reprend place au volant. Dans la cabine, l'odeur nauséabonde résultant de la compression des ordures d'origine organique s'infiltre, persistante. Toufik Bouaïcha, Doukani El Hadi, Benbelaïche Sellami et Djebbari Ali arrivent.Ils sont de retour du tout proche marché Ferhat-Boussaâd, plus connu sous le nom de « Meissonnier », où ils ont passé plus de 2 heures à enlever les amas d'ordures entassés depuis la veille. Le ramassage des détritus engendrés par ce point de vente se fait quotidiennement dès 6h. « C'est une tâche harassante », lance l'un d'eux, pour dire qu'il s'agit d'être patient. Les hommes enfilent de nouveau leurs gants et s'apprêtent à s'agripper à l'arrière de la benne tasseuse. Les quatre agents font partie de l'unité de soutien et d'intervention de NetCom. Une appellation technique qui signifie qu'ils sont appelés à intervenir en urgence à n'importe quel moment de la journée et à travers toutes les circonscriptions d'Alger.« C'est une équipe spéciale qui n'active pas dans un secteur précis mais son champ d'intervention s'étend depuis Raïs Hamidou jusqu'à El Harrach. Elle est là pour remédier à toute carence. Lors des festivités, ou quand il y a une délégation officielle, on fait appel à nous et les agents font le déplacement pour rendre l'endroit impeccable », explique le chef de l'unité. Contrairement aux unités d'intervention urbaines qui ont un programme de travail plus ou moins stable, celle-ci est toujours sur le-qui-vive. Et cela ne plaît pas à tout le monde.« Les gens garent leurs véhicules n'importe comment. Dans une rue à double sens, ils stationnent des deux côtés de la voie. Puisque nous sommes obligés de nous arrêter pour faire la levée des ordures, cela occasionne des encombrements, ce qui irrite les automobilistes. Ils ne sont pas compréhensifs, ils nous lancent une avalanche d'insultes et de reproches », raconte le chauffeur. Ces vexations sont vécues au gré du passage de l'unité qu'elle soit à la place d'Addis-Abeba, au boulevard Bougara, à la rue Didouche-Mourad, à la Grande Poste ou ailleurs. Le véhicule parcourt la rue Ahmed-Ghermoul lentement, la circulation est très fluide, les automobilistes qui sont derrière la benne n'expriment, curieusement, aucune nervosité à cette heure de la matinée. Ils patientent jusqu'à ce que le camion redémarre. Des sacs-poubelles bondés d'ordures s'entassent sur les trottoirs, les bacs à ordures en métal et en plastique de couleur verte de NetCom sur lesquels on peut lire « pour une ville propre » et ceux de la commune sont généralement placés à l'entrée des immeubles.L'incivisme... des automobilistesEl Hadi, Ali et Sellami accomplissent leur travail et n'oublient aucun sac. Ils s'entraident pour placer le pesant bac à ordures sur le lève-bac de la benne tasseuse. Mais parfois la mission s'avère impossible. « Vous voyez où sont posés les bacs, ce n'est pas l'endroit indiqué. Très souvent, des voitures en stationnement les bloquent et on n'arrive pas à les retirer pour les vider », a déploré le chef d'équipe, Noureddine Laouer. Il arrive même que des automobilistes déplacent carrément les équipements de NetCom pour garer leurs voitures, d'après les agents, ce qui complique leur travail.Fin de la rue Ahmed-Ghermoul, la mission est terminée pour tous les membres de l'équipe qui regagnent à pied au garage pour une éventuelle autre mission. « Nous devons attendre jusqu'à 15h », disent-ils. Et parfois au-delà des heures réglementaires. « C'est ça le travail », lance Sellami. Le chauffeur, quant à lui, prend seul le chemin de la décharge, le centre d'enfouissement technique, au lieudit Mektaa-Kheira, à l'autre bout de la capitale
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Posté Le : 27/06/2016
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : Djamila C
Source : www.horizons-dz.com