Algérie

Une marche qui n'avait rien de «vert»



Une marche qui n'avait rien de «vert»
Souffrance - Existe-t-il, de par le monde, un lieu plus dur qu'un camp de réfugiés 'Il est très facile de constater combien les Sahraouis sont «reconnaissants» à l'égard de toute l'Algérie. Pour les visiteurs les plus avertis de leurs camps, il est aisé de se rendre à l'évidence que souvent, les Sahraouis se laissent emporter dans une autre dimension que celle vécue. Il ne s'agit nullement de fuir la réalité, mais c'est cet avenir «incertain» qui hante les esprits. «Souvent, de la misère naquit le sublime.Quand la cruauté des hommes s'allie à l'austérité de la nature pour martyriser un peuple, les voies de la souffrance ouvrent grands leurs passages», a souligné un collègue, un habitué des lieux. Une simple randonnée à travers les cinq camps de réfugiés pourrait renseigner, en effet, sur la précarité à laquelle est condamné tout un peuple. Colonisé, martyrisé, réprimé, dispersé puis exilé, le peuple sahraoui se retrouve éparpillé dans des camps de réfugiés. A El-Ayoune, Smara et Dekhla, Boudjedour ou à Aousserd, le constat est le même. Et là, il n'est nullement besoin de rappeler les conditions climatiques caractérisant la région des hamadas. Existe-t-il, de par le monde, un lieu plus misérable qu'un camp de réfugiés ' Dans ces espaces, la précarité s'érige en règle. Quand on sait que l'on n'est pas chez soi, sans savoir à quel moment on y reviendra, quand on attend, avec conviction, un avenir qui tarde à venir, quand on espère quelque chose qui ne dépend pas seulement de sa propre volonté, on ne peut que mener sa vie au gré du temps qui passe et des circonstances qui s'imposent ! Dans ces moments-là, la patience se transforme en souffrance et l'existence en subsistance. Et à quand la délivrance ' Faudrait-il peut-être attendre que le «Maroc de Mohammed VI» revienne à la raison ' Plutôt, faudrait-il attendre que la France se résigne et comprenne qu'avant d'aller prôner les droits de l'Homme ailleurs, il est primordial de laisser aux Sahraouis le libre choix de leur destinée ' Eux dont la patrie a été confisquée ' Oui bien confisquée, depuis un certain 6 novembre 1975, au nom d'une marche dite «verte» mais en réalité elle n'a rien de cette couleur. L'Histoire retiendra que depuis, ce sont des milliers de Sahraouis qui ont été scarifiés, torturés, expulsés, intimidés, violés mais et surtout révoltés. La dignité n'est pas un vain mot.


Votre commentaire s'affichera sur cette page après validation par l'administrateur.
Ceci n'est en aucun cas un formulaire à l'adresse du sujet évoqué,
mais juste un espace d'opinion et d'échange d'idées dans le respect.
Nom & prénom
email : *
Ville *
Pays : *
Profession :
Message : *
(Les champs * sont obligatores)