Algérie

Une marche pour protéger la révolution




Eclipsée par l'ampleur des événements en Egypte puis en Libye, la Tunisie revient au-devant de la scène. De peur de se faire «voler» leur révolution, des centaines de milliers de manifestants ont investi les rues de Tunis pour exiger le départ du gouvernement Ghannouchi.
La Casbah, haut lieu de la révolution qui a fait chuter le régime de Ben Ali, était noire de monde, hier. Selon la police, 100 000 personnes réclamaient à  pleine gorge «la démission du gouvernement Ghannouchi, de la Chambre des députés et de la Chambre des conseillers» et appelaient à  «l'élection d'une Assemblée constituante et l'instauration d'un régime parlementaire». Il s'agit de la plus importante manifestation depuis la chute de Ben Ali, le 14 janvier.   
Les Tunisiens ont réclamé également «la constitution d'un gouvernement de salut national et l'assainissement des établissements, des organisations, des associations et des syndicats des membres impliqués dans la corruption et la promulgation d'un nouveau code de la presse et d'une nouvelle loi électorale».
Les Tunisiens, qui ont le mérite d'avoir sonné le glas des dictatures arabes, ne veulent pas se laisser berner par le seul départ de Ben Ali et de sa famille du pouvoir. Ils veulent «nettoyer» toutes les institutions du pays de tous les symboles de l'ancien régime et mettre en place un nouveau régime démocratique avec de nouvelles institutions. Les banderoles et pancartes déployées à  la Casbah, lieu de la manifestation, le montrent assez bien. «Sit-in jusqu'à la dissolution du gouvernement»Â ; «Ghannouchi, dégage !»Â ; «Ça suffit avec les mises en scène»Â ; «Honte à  ce gouvernement !» Ce sont autant de slogans scandés. D'autres manifestants ont brandi des banderoles sur lesquelles est écrit : «Ghannouchi, ton insistance montre que tu caches ta mauvaise foi»Â ; «Révolution jusqu'à la victoire»Â ; «En avant les braves de la liberté»Â ; «Nous arracherons la répression de notre terre» ; «Ghannouchi, prends tes chiens et démissionne»Â ; «Non à  la confiscation de la révolution», a indiqué l'AFP. En fait, c'est une lutte permanente que livrent les Tunisiens contre un système qui s'est mis en place depuis plus de deux décennies. Mohammed Ghannouchi a été le Premier ministre de Ben Ali depuis 1999.
Le président par intérim, Fouad Mebezaa est également un des caciques de l'ancien régime. Le gouvernement dit «d'union nationale» est largement contesté par les Tunisiens et les forces politiques et sociales d'opposition. Le 14 février dernier, un Conseil national pour la protection de la révolution (CNPR) regroupant des partis politiques et organisations a été créé. Dans sa déclaration de fondation, le CNPR a mis en garde contre l'avortement de la révolution qui a déposé Ben Ali. «La création d'un Conseil national pour la protection de la révolution, en signe de fidélité aux martyrs, en concrétisation des aspirations du peuple tunisien, en consécration des principes de sa révolution et pour éviter les dangers pouvant découler de son avortement et surtout le vide», a souligné le communiqué du Conseil.


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