Algérie

Une marche nocturne violemment réprimée



Au moins trois blessés ont été dénombrés parmi les étudiants suite à ces affrontements avec les policiers antiémeutes déployés en nombre impressionnant aux abords de l'université.Une marche nocturne improvisée, dans la soirée de dimanche à lundi, vers 22h, par les étudiants résidant à la cité universitaire du campus Hasnaoua de l'université Mouloud-Mammeri de Tizi Ouzou, pour dénoncer les conditions insupportables de leur hébergement, a été violemment réprimée par la police avant que la situation ne tourne à l'émeute.
Selon des témoignages recueillis auprès des étudiants ayant pris part à cette action, la marche se dirigeait pacifiquement vers le siège de la wilaya de Tizi Ouzou où les résidents de la cité universitaire Hasnaoua comptaient interpeller les autorités au sujet de leurs conditions d'hébergement, devenues des plus infernales. Mais à leur grande surprise, une fois les étudiants arrivés devant le CHU Nedir-Mohamed, au centre-ville, des policiers, dont certains en civil, ont lancé une véritable opération de chasse à l'homme, qui a ciblé plus particulièrement les membres du comité des résidents.
Neuf d'entre eux ont été interpellés et conduits dans différents commissariat de la ville, ont affirmé nos interlocuteurs, qui précisent qu'avant qu'ils ne soient embarqués dans les véhicules de police, leurs camarades ont subi, sur place, des brutalités, des insultes et autres intimidations qui se sont poursuivies, disent-ils, même à l'intérieur des commissariats où des fiches de renseignements ont été établies. Selon ces mêmes étudiants, devant une réaction aussi brutale, les manifestants ont fini par se replier vers l'entrée de l'université, mais les policiers n'ont pas voulu lâcher prise. "Ils voulaient, en violation des franchises universitaires, accéder à l'enceinte de l'université avec comme objectif de procéder à l'interpellation de deux autres membres du comité", nous a expliqué l'un d'entre eux, soulignant que c'est à ce moment-là que la tension est montée d'un cran et qu'elle a fini par dégénérer en émeute jusqu'aux environs de 2h.
Au moins trois blessés ont été dénombrés parmi les étudiants suite à ces affrontements avec les policiers antiémeutes déployés en nombre impressionnant aux abords de l'université. Les étudiants blessés ont été évacués vers le service des urgences du CHU et les neuf qui ont été interpellés ont fini par être relâchés au milieu de la nuit.
Concernant les revendications à l'origine de cette marche, les étudiants nous ont expliqué qu'une plateforme a été remise, depuis l'année dernière, au wali de Tizi Ouzou, qui a pris l'engagement de la prendre en charge avant la fin de l'année universitaire passée. "Voilà que nous sommes en janvier, et le chauffage ne fonctionne toujours pas, l'eau chaude n'existe pas et le deuxième restaurant n'a toujours pas ouvert ses portes, alors que plus de 3 000 étudiants continuent de se bousculer au portillon d'un seul restaurant. La dégradation de la cité est totale et la qualité des quelques travaux réalisés laissent à désirer", explique un membre du comité des étudiants.
Samir LESLOUS


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