Algérie

Une marche des enseignants du primaire réprimée hier à Alger



En réaction à la répression qui a visé cette action de protestation, les enseignants ont décidé d'observer aujourd'hui une grève nationale.La marche que des enseignants du primaire ont tenté d'organiser, hier à Alger, a été réprimée par la police au Ruisseau. Des dizaines d'arrestations ont été opérées. Les enseignants protestataires ont tenté de marcher vers le siège du ministère de l'Education nationale.
En effet, les instituteurs qui luttent, depuis bientôt cinq mois, pour la satisfaction de leurs revendications socioprofessionnelles, notamment la réforme de l'enseignement primaire et la revalorisation des salaires, ont fait face à un imposant dispositif des forces antiémeutes qui ont procédé à des dizaines d'arrestations, parmi lesquelles les coordinateurs d'Alger-Centre, d'Alger-Ouest et des enseignants venus d'autres wilayas. Les enseignants arrêtés ont, par la suite, été libérés.
Lors de cette journée mouvementée, les enseignants, qui sont passés entre les mailles du filet des forces de l'ordre au Ruisseau, se sont rendus à la place du 1er-Mai dans une tentative de se regrouper et d'organiser de nouveau une contestation, au rond-point attenant à l'hôpital Mustapha-Pacha, avant d'être rattrapés par les policiers qui ont procédé à d'autres interpellations. Durant cet intermède, les quelques enseignants qui ont pu se réunir ont crié leur colère contre la répression et les arrestations opérées.
En enfilant leurs "blouses blanches", ils ont scandé leur slogan habituel : "Samidoune" (Résistants) et brandi des écriteaux sur lesquels ils ont réitéré leurs revendications. "Un salaire de 30 000 DA ne suffit plus", est-il écrit sur une pancarte, en guise de demande de revalorisation des salaires, alors que sur une autre, on pouvait lire : "Ce n'est pas un crime de lutter pour l'école primaire", dénonçait "la politique de musellement." Le 17 février dernier, les enseignants, qui ont tenté d'organiser une marche vers le Premier
ministère, ont été violemment réprimés.
Cela a lieu alors qu'est brandie la menace du boycott des examens. Une action contre laquelle certains chefs d'établissement scolaire du premier cycle ont agi, pour en atténuer les conséquences, en avançant la date des examens trimestriels, suscitant ainsi le courroux des protestataires qui ont évoqué l'éventualité de porter plainte contre eux.
D'autres enseignants ont maintenu les cours, marquant ainsi la déchirure au sein de ce mouvement de protestation au moment où le ministère de tutelle a adopté une attitude de "rejet" au motif qu'il n'émane pas d'un syndicat agréé. En réaction à la répression qui a visé cette action de protestation, les enseignants ont décidé d'observer aujourd'hui une grève nationale.

A. R.


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