Les chauffeurs de taxi interwilayas, stationnés à Kharrouba, observent une grève depuis dimanche dernier. Ils mettent en cause «le comportement irrespectueux et inadmissible du directeur des transports de la wilaya d'Alger» et dénoncent «la saturation de la station». «Elle ne peut accueillir que 350 véhicules. Aujourd'hui, leur nombre dépasse les 1000», disent-ils.Le débrayage, porté par l'Union nationale des chauffeurs de taxi (Unact), exige également «un meilleur équilibrage en ce qui concerne l'octroi des lignes». Les protestataires s'étonnent que «l'itinéraire Alger-Oran soit le plus accordé au détriment d'autres destinations». Hier, vu «le refus de la tutelle à ouvrir les portes du dialogue», les chauffeurs de taxi ont décidé de se rendre, par groupes et en véhicules, à la direction des transports, pour contraindre le directeur à discuter. La police a fermé le portail de la station pour empêcher les voitures de sortir. Les contestataires ont donc opté pour un rassemblement sur le trottoir faisant face à la gare routière.Mais la police a été sans concession pour empêcher les contestataires d'avancer et n'a pas lésiné sur les moyens. Munis de matraques, les policiers ont frappé les chauffeurs de taxi. Ces derniers ont essayé de résister aux coups, certains ont été embarqués dans le fourgon qui servait à bloquer le portail. Un agent en civil, portant une casquette, frappe avec des menottes.Des insultes fusent. Un chauffeur de taxi, la cinquantaine, explique aux policiers que le mouvement est pacifique. Un jeune brigadier répond que «la police applique la loi». Ce à quoi un contestataire rétorque que «bien au contraire, la loi interdit qu'un policier violente les citoyens» et qu'il demeure «à leur service». Le brigadier demande au chauffeur de «se taire» sinon «c'est la matraque qui s'en charge». Un autre brigadier demande à ses collègues de «frapper sans s'arrêter».Poursuite du débrayageL'échauffourée a duré une dizaine de minutes. La violence de la police a incité les protestataires à regagner la station pour éviter des incidents. «Hagrouna», crient-ils pendant quelques secondes. Après une accalmie, le chef divisionnaire du 14e arrondissement propose l'ouverture d'un dialogue avec le syndicat initiateur du mouvement.Durant la réunion, à laquelle nous avons assisté, les représentants de la police disent que «la grève est un droit, mais occuper l'espace public est interdit par la loi. Et de ce fait, la police peut empêcher le sit-in». Le président de l'Unact, Mohamed Zernadji, explique à son tour que «le problème n'est pas entre les policiers et les chauffeurs de taxi, mais avec le directeur des transports de la wilaya d'Alger, Ouzzane Rachid. Il nous manque de respect.Nous avons opté pour une rencontre avec lui, afin de régler les problèmes d'organisation. Mais il refuse. Il piétine notre dignité. A chaque fois, il nous tourne le dos. Ce mouvement de grève est pacifique. Nous ne voulons aucunement nuire aux citoyens ou à l'ordre général. Mais nous ne pouvons plus supporter cette situation». Les responsables de la police ont indiqué que dans le cadre de leur mission, ils informeront leur hiérarchie.Les représentants du syndicat ont décidé, après cette réunion, de maintenir la protesta jusqu'à la concrétisation de leur revendication. Notons que la station de taxis du Caroubier enregistre le départ d'environ 7000 passagers et l'arrivée de près de10 000 autres, avance une source syndicale.
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Posté Le : 17/03/2015
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : Bsikri Mehdi
Source : www.elwatan.com